Dans la perspective du sommet Mining in Motion 2025, l’Ashanti Green Initiative (AGI) a organisé un webinaire de haut niveau pour plaider en faveur de la formalisation de l’exploitation minière artisanale et à petite échelle (EMAPE) au Ghana. L’objectif : faire du pays un pionnier de la production d’or responsable à l’échelle mondiale.
Présenté par Charles Kwarteng Antwi, expert en gouvernance minière, l’événement a mis en lumière les défis et les opportunités de ce secteur crucial, qui représente à lui seul 35 % de la production annuelle d’or du Ghana — soit plus de 130 tonnes.
“Au-delà de l’or, il est question ici de progrès humain, d’innovation et de transformation. Il est temps que le secteur artisanal devienne une force constructive,” a déclaré Charles lors de son intervention.
Avec plus de 1,1 million de personnes impliquées dans l’EMAPE à travers une centaine de districts, le Ghana se trouve à un moment charnière. Le manque de cadre formel freine l’accès des mineurs aux financements, aux marchés internationaux et aux standards de sécurité.
“Ce secteur rapporte plus de 2 milliards de dollars par an à l’exportation, mais ses acteurs sont encore trop souvent exclus de la chaîne de valeur,” a-t-il souligné, ajoutant que “la formalisation doit être perçue comme un levier d’autonomisation, pas comme une sanction.”
Prévu du 2 au 4 juin 2025 à Accra, le sommet Mining in Motion réunira des représentants gouvernementaux, des institutions de développement, des chefs traditionnels et des partenaires internationaux tels que la Banque mondiale et le World Gold Council. Parmi les invités d’honneur : le président du Ghana, S.E. John Dramani Mahama, ainsi que des délégations d’Afrique de l’Ouest et d’organismes comme la CEDEAO, l’Union africaine et le PNUD.
Le programme inclura des visites de sites de réhabilitation minière, des panels sur la traçabilité, la formalisation, la conformité ESG et les chaînes d’approvisionnement responsables.
“Ce sommet marque l’émergence d’une nouvelle Afrique : actrice clé de l’économie mondiale de l’or, innovatrice, responsable et connectée aux standards internationaux,” a affirmé Charles.
Il a également rappelé l’importance de s’aligner sur les normes internationales telles que les directives de l’OCDE, les standards de la LBMA et ceux des Émirats arabes unis. Néanmoins, cette ambition requiert des investissements en infrastructures, en formation et en outils numériques. L’AGI appelle donc à un appui renforcé des partenaires financiers.
L’ambition affichée est claire : faire du Ghana un leader mondial de la traçabilité de l’or d’ici 2030.
“Nous voulons que chaque gramme d’or ghanéen soit traçable, éthique, et reconnu mondialement — tout en restant un moteur de développement local et continental,” a conclu Charles.
Le webinaire s’est terminé sur un appel à la responsabilité collective et à l’espoir : faire de l’or du Ghana non seulement une richesse économique, mais un vecteur de développement durable, finançant écoles, centres de santé, et restauration de l’environnement.
TE/APA