La Compagnie ivoirienne d’électricité (CIE) annonce avoir pris des initiatives pour faire face aux perturbations électriques en saison chaude, une situation qui crée une surcharge du réseau électrique.
Entre février et mai, la saison chaude s’installe généralement, de manière implacable, sur une grande partie de l’Afrique de l’Ouest, du Maghreb et du Moyen-Orient. En Côte d’Ivoire, comme dans de nombreux pays de la sous-région, les vagues de fortes chaleurs entraînent une ruée vers les climatiseurs, ventilateurs et autres équipements électroménagers.
En conséquence, la Compagnie ivoirienne d’électricité (CIE) anticipe sur les perturbations dues à la forte pression observée de manière constante sur le réseau électrique national. La surconsommation, conjuguée à des conditions climatiques extrêmes, entraîne une multiplication des perturbations techniques.
Sur le réseau, l’on peut constater des baisses de tension, des ruptures de fourniture d’électricité, ou encore la modification des voies de transport d’énergie en raison des travaux de maintenance. Ces phénomènes, bien connus des opérateurs du secteur, constituent un défi majeur qui se répète chaque année aux mêmes périodes.
Pour faire face à cette situation prévisible mais complexe, la CIE déploie plusieurs moyens pour limiter les désagréments liés à la saison chaude. A cet effet, elle a mis en œuvre plusieurs actions concrètes pour faire face à cette période.
Défis climatiques
Dans cet élan, la compagnie a entrepris des travaux de maintenance préventive, renforcés pour anticiper sur la fréquence plus rapprochée des incidents, tout en accroissant la capacité de prise en charge clientèle sur la période.
La saison chaude arrive chaque année dans le pays, où la demande d’électricité augmente de 10% chaque année. L’objectif pour la compagnie, à travers ces initiatives, c’est d’anticiper les surcharges, sécuriser l’approvisionnement et accompagner les consommateurs vers de meilleures pratiques.
La Côte d’Ivoire n’est effectivement pas un cas isolé. Au Sénégal, par exemple, la consommation d’électricité atteint des sommets en mars et avril, avec des pics en soirée, notamment à Dakar, où les climatiseurs tournent à plein régime.
En 2023, la SENELEC a enregistré une hausse de 20 % de la consommation résidentielle sur cette période par rapport à l’année précédente. À Dakar, les factures d’électricité ont augmenté en moyenne de 17 % dans les ménages urbains.
Entre mars et mai 2023, les températures dépassant régulièrement les 40°C ont contribué à une hausse de 23 % de la demande globale en électricité selon la SONABEL. Cette pression accrue a entraîné une augmentation de 18 % en moyenne des factures pour les abonnés urbains, notamment les petites entreprises.
Problématique mondiale
Par ailleurs, au Ghana, la Volta River Authority (VRA) a rapporté une hausse de 19% de la demande nationale entre mars et juin 2023, une période où les températures ont fréquemment excédé 38°C dans les grandes agglomérations comme Accra et Kumasi.
Cette surconsommation d’énergie électrique a conduit à des hausses tarifaires de l’ordre de 15 à 20% dans les secteurs résidentiels et tertiaires, accentuant les tensions sur un réseau déjà sollicité.
Face à cette problématique mondiale, la Compagnie Ivoirienne d’Électricité (CIE) n’est pas restée inactive. Consciente des effets de la chaleur sur la performance du réseau, elle a mis en place des initiatives destinées à prévenir les perturbations et à garantir un service plus stable.
De plus, des investissements ciblés sont réalisés par l’Etat pour moderniser les infrastructures de transport et de distribution. L’objectif reste le même : renforcer les capacités locales et assurer un approvisionnement stable, même en période de forte demande.
Si les perturbations électriques en saison chaude sont en grande partie inévitables, leur impact peut être atténué grâce à une mobilisation collective et une meilleure gestion des ressources. La CIE, en anticipant ces défis, cherche à renforcer la résilience du système électrique ivoirien face aux changements climatiques.
Finalement, c’est à travers la combinaison d’initiatives techniques et de changements de comportement que les ménages, les entreprises et les usagers pourront mieux faire face à la saison chaude.
AP/Sf/APA