Les États-Unis ont mené dans la nuit de samedi à dimanche des frappes ciblées sur trois sites nucléaires iraniens, marquant leur première intervention militaire directe aux côtés d’Israël. Téhéran dénonce une violation grave de sa souveraineté et promet des représailles.
Les États-Unis ont franchi un nouveau seuil dans le conflit opposant Israël à l’Iran en procédant, dans la nuit du 21 au 22 juin, à des frappes aériennes contre trois installations nucléaires iraniennes, ont rapporté plusieurs médias américains, dont Associated Press et Fox News.
Selon un communiqué du Pentagone cité par Reuters, des bombardiers B‑2 ont ciblé les complexes de Fordow, Natanz et Isfahan à l’aide de bombes perforantes GBU‑57 « bunker busters » et de missiles Tomahawk. L’opération, conduite en coordination avec les forces israéliennes, visait à « neutraliser la menace immédiate représentée par l’accélération du programme nucléaire iranien ».
Le président Donald Trump a salué une « opération chirurgicale réussie », affirmant que les frappes avaient permis de « mettre hors d’état de nuire les capacités souterraines de l’Iran », selon des propos rapportés par Fox News. Il a cependant averti que « toute riposte iranienne entraînerait une réaction dévastatrice ».
Téhéran, par la voix de son ministère des Affaires étrangères, a condamné ces frappes, les qualifiant de « violations flagrantes du droit international ». Selon l’Agence de presse iranienne IRNA, les autorités iraniennes ont saisi le Conseil de sécurité de l’ONU et appellent à une réunion d’urgence.
Dans l’immédiat, aucune fuite radioactive n’a été détectée sur les sites frappés, a assuré l’Agence iranienne de l’énergie atomique, citée par Bloomberg. Toutefois, le ministère de la Santé rapporte au moins 17 blessés, principalement à Isfahan, en raison d’ondes de choc dans les zones avoisinantes.
En représailles, l’Iran a lancé une nouvelle salve de missiles balistiques contre des positions militaires israéliennes, notamment près de Beersheba et Dimona. D’après l’armée israélienne, les systèmes Dôme de fer ont intercepté la majorité des projectiles, mais plusieurs explosions ont été entendues dans le sud du pays. Le ministère israélien de la Santé fait état de 27 blessés, dont quatre graves.
Sur le plan international, les réactions sont partagées. Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a appelé à la retenue absolue, soulignant que « la région est au bord d’une guerre ouverte ». Le président turc Recep Tayyip Erdogan, tout en critiquant les frappes israélo-américaines, a exhorté à « reprendre les négociations nucléaires sous médiation élargie ».
Les marchés internationaux ont immédiatement réagi : le baril de pétrole a franchi les 100 dollars, et plusieurs compagnies aériennes ont suspendu leurs vols dans la région, selon Reuters.
AC/Sf/APA