L’avocat et écrivain ivoirien, Me Pierre Godé, auteur d’un ouvrage sur les BRICS, a partagé ses réflexions sur le sujet, à l’occasion de la 15e édition du Salon international du livre d’Abidjan (SILA 2025), une kermesse de tous les écrivains africains.
S’exprimant en marge du SILA 2025 qui s’est tenu au Parc des expositions d’Abidjan, du 6 au 10 mai 2025, « nous sommes venus exposer nos idées à travers les écrits que nous avons publiés au cours de l’année », a dit Me Pierre Godé, qui confie avoir présenté deux ouvrages.
Dans l’ouvrage « Les BRICS et la construction d’un monde multipolaire, nous voulons montrer à nos auditeurs et aux Africains, en général, qu’aujourd’hui le centre du monde a changé », défend Me Pierre Dagbo Godé.
Pour l’avocat ivoirien, Pierre Godé, « le centre du monde a changé, ce n’est plus l’Europe, l’Occident, le centre du monde se trouve partout, dans tous les continents et il appartient aux Africains de construire la puissance (du continent). »
Il relève que « parmi les pays africains, l’Afrique du Sud reste un pont entre le continent africain et les autres continents », mais « il nous appartient, aujourd’hui, de développer une diplomatie forte, (car), il faut que l’Afrique développe sa propre diplomatie ».
« Il faut que l’Afrique compte sur ses propres forces pour intégrer ce monde multipolaire qui est en train de s’écrire ; et l’Afrique doit participer à la réforme de toutes les institutions mondiales et à la création de nouvelles institutions pour impulser son propre développement », a-t-il insisté.
Me Pierre Godé a également présenté à ce salon un second ouvrage intitulé « Le libéralisme économique en Afrique », dans lequel le juriste, par ailleurs professeur de droit, parle du marché économique intra-africain, notamment comment le continent organise ce marché.
L’auteur questionne les politiques des Etats africains pour savoir si elles convergent sur « plus de libéralisme, c’est-à-dire plus de marchés ouverts, où est-ce que nous allons vers des marchés fermés ». Mais, pour sa part, « le monde aujourd’hui est un monde ouvert et il est important que le marché africain s’ouvre davantage ».
« Qu’on réduise au maximum les droits de douanes pour qu’on puisse construire un marché africain d’un milliard de consommateurs. C’est vrai que les Etats-Unis remettent en cause ces dernières années les grands principes de la mondialisation, mais ce sont des décisions conjoncturelles », a-t-il poursuivi.
« Sachez qu’un mandat présidentiel aux Etats-Unis, ne dure que quatre ans. Mais nous sommes convaincus que le monde évolue vers plus de liberté dans le commerce et c’est ce qui sera le monde de demain », a-t-il soutenu, en allusion aux réformes engagées par Donald Trump.
Les BRICS sont un groupe de dix pays qui se réunissent en sommets annuels : le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine, l’Afrique du Sud, l’Iran, l’Égypte, les Émirats arabes unis, l’Indonésie et l’Éthiopie, avec pour but de rivaliser avec le Groupe des sept (G7).
AP/Sf/APA