Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) tire la sonnette d’alarme : près de 29 millions de personnes dans six pays du Sahel ont besoin d’une aide humanitaire et de protection en 2025.
Selon le dernier aperçu des besoins humanitaires pour la région, 4,3 milliards de dollars sont nécessaires pour venir en aide à 18,4 millions de personnes au Burkina Faso, Cameroun, Mali, Niger, Nigéria et Tchad.
« Des millions de femmes, d’enfants et d’hommes vulnérables sont en situation d’urgence », a déclaré Charles Bernimolin, responsable régional d’OCHA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre. « Sans un financement adéquat, des vies seront perdues. »
Le Sahel est ravagé par une série de crises imbriquées – conflits armés, insécurité, déplacements massifs, changements climatiques – qui ne cessent de s’aggraver. En 2024, plus de 16 800 personnes ont été tuées dans des violences, tandis que les déplacements forcés ont atteint des sommets : 2,1 millions de réfugiés et 5,9 millions de déplacés internes, en forte hausse par rapport à l’an dernier.
La crise dépasse aujourd’hui les frontières sahéliennes : plus de 328 000 réfugiés et demandeurs d’asile sont recensés dans des pays voisins comme le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo et la Mauritanie.
Les services essentiels sont également lourdement affectés, avec 9 900 écoles et 922 centres de santé fermés. Entre juin et août, 12,8 millions de personnes devraient faire face à l’insécurité alimentaire, et 2,6 millions d’enfants souffriront de malnutrition aiguë sévère.
Malgré l’ampleur des besoins, la réponse humanitaire reste cruellement sous-financée : fin mai, seulement 8 % de l’appel de fonds avait été mobilisé.
« Il ne s’agit pas de chiffres budgétaires, mais de vies humaines. L’inaction coûtera cher », a averti M. Bernimolin, appelant à une mobilisation urgente des donateurs.
TE/Sf/APA