En 2024, les dépenses militaires en Afrique du Nord ont atteint 30,2 milliards de dollars, soit une hausse de 8,8 % par rapport à l’année précédente et de 43 % depuis 2015, selon les données de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI).
Le Maroc a contribué à la tendance à la hausse des dépenses militaires, avec une augmentation de 2,6 % de son budget militaire, atteignant 5,5 milliards de dollars. Cette progression est principalement due à l’augmentation des dépenses liées au personnel des Forces armées royales (FAR), dans un contexte mondial de remilitarisation.
À l’échelle mondiale, les dépenses militaires ont bondi de 9,4 % en un an, atteignant près de 2 700 milliards de dollars – la plus forte hausse enregistrée depuis la fin de la guerre froide. Le SIPRI attribue cette progression aux nombreux conflits en cours dans différentes régions du monde.
C’est la dixième année consécutive de croissance des budgets militaires à l’échelle planétaire. Ces dépenses englobent à la fois l’acquisition d’armements et le financement global des forces armées. Les régions les plus concernées par ces hausses sont l’Europe et le Moyen-Orient.
En Afrique du Nord, l’Algérie et le Maroc concentrent à eux seuls 90 % des dépenses militaires régionales. À l’échelle du continent africain, les budgets de défense ont atteint 52,1 milliards de dollars en 2024, soit une hausse de 3 % sur un an et de 11 % depuis 2015.
En Afrique subsaharienne, plusieurs pays du Sahel, notamment le Mali, le Burkina Faso et le Niger, ont fortement augmenté leurs budgets militaires après avoir mis fin à leur coopération militaire avec la France. Entre 2020 et 2024, les dépenses militaires ont grimpé de 38 % au Mali, de 108 % au Burkina Faso (entre 2021 et 2024) et de 56 % au Niger.
Pour les experts, cette dynamique reflète un changement durable des priorités sécuritaires en Afrique, avec une volonté croissante des États de renforcer leur autonomie militaire dans un contexte géopolitique de plus en plus instable.
MK/te/Sf/APA