La visite d’une délégation religieuse congolaise au Qatar s’inscrit dans une dynamique de médiation régionale qui a déjà permis la signature d’un cessez-le-feu entre la RDC et le M23 la semaine dernière.
Le ministre d’État aux Affaires étrangères du Qatar, Dr. Mohammed bin Abdulaziz bin Saleh Al-Khulaifi, a reçu lundi à Doha une délégation religieuse congolaise comprenant des représentants de la Conférence nationale des évêques et de l’Union des Églises protestantes, marquant une nouvelle étape dans la médiation qatarie du conflit en République démocratique du Congo.
Cette rencontre du 28 avril 2025 s’inscrit dans une séquence diplomatique intense qui a déjà vu des avancées significatives la semaine précédente.
Le 23 avril, la RDC et l’Alliance fleuve Congo (AFC)/M23 avaient signé une déclaration conjointe établissant un cessez-le-feu immédiat, fruit de la médiation qatarie après plusieurs jours de négociations à Doha.
Lors de l’entretien avec la délégation religieuse, le ministre Al-Khulaifi a réaffirmé le soutien du Qatar aux efforts de paix en RDC et son engagement pour une résolution des conflits par le dialogue, principes qui ont déjà porté leurs fruits dans la médiation entre le gouvernement congolais et le M23.
Cette initiative qatarie complète d’autres efforts diplomatiques récents : la visite du président togolais Faure Gnassingbé à Kigali le 24 avril dans le cadre de sa médiation pour l’Union africaine, et la signature d’une Déclaration de principes entre la RDC et le Rwanda le 25 avril à Washington sous égide américaine.
À propos de cette dernière avancée, le ministre rwandais des Affaires étrangères a exprimé sa gratitude : « Merci Dr Massad Boulos pour tous vos efforts personnels, qui ont conduit à la signature du premier accord/déclaration de paix africain au département d’État depuis 2004. Je remercie également l’ancien président Obasanjo, co-facilitateur du processus CAC-SADC, de s’être joint à nous pour le cocktail, au cours duquel les originaux de la Déclaration de principes ont été remis à mon collègue congolais et à moi-même.»
L’implication des leaders religieux congolais dans ces discussions à Doha pourrait renforcer la dimension sociétale du processus de paix, alors que les tensions intérieures en RDC se sont accrues avec la suspension du parti PPRD de l’ancien président Joseph Kabila et les poursuites engagées contre lui pour « haute trahison ».
AC/Sf/APA