Un responsable de la société civile guinéenne a adressé lundi une lettre ouverte au président sierra-léonais Julius Maada Bio, fraîchement élu à la présidence en exercice de la CEDEAO, pour réclamer la libération d’opposants disparus depuis près d’un an en Guinée, selon un document parvenu à l’APA.
Dans une missive de la société civile guinéenne datée du 23 juin 2025, Alseny Farinta Camara, responsable à l’organisation du Front national pour la défense de la constitution (FNDC), interpelle « solennellement » le nouveau dirigeant de l’organisation sous-régionale sur « les enlèvements arbitraires et les disparitions forcées des grandes figures de la société civile guinéenne. »
La lettre met l’accent sur les cas d’Oumar Sylla dit Foniké Menguè, coordinateur du FNDC, et de Mamadou Billo Bah, responsable de la mobilisation du FNDC et coordinateur de « Tournons La Page Guinée », disparus depuis « bientôt douze mois. »
Selon l’auteur de la correspondance, ces deux figures de l’opposition ont été « enlevés par les autorités militaires au pouvoir alors qu’ils participaient à une campagne pacifique dénonçant la fermeture injustifiée des médias et la cherté de vie en Guinée. »
Alseny Farinta Camara dénonce « le mépris et l’arrogance qui caractérisent nos autorités sur le sort de ces citoyens plongeant leurs familles dans une angoisse permanente et insupportable. »
Il pointe du doigt le fait que « le Gouvernement du général Mamadi Doumbouya reste silencieux et qu’aucune enquête n’a été ouverte sur les enlèvements arbitraires et disparitions forcées devenues une méthode de gouvernance du régime militaire. »
Appel au leadership de Maada Bio
L’activiste exhorte le nouveau président en exercice de la Cédéao, élu dimanche lors du 67e sommet des chefs d’État à Abuja, à « bien vouloir mettre son engagement et son leadership communautaire pour obtenir la mise en liberté inconditionnelle de nos compatriotes pour la paix et la sécurité durable en Guinée. »
Dans sa lettre, il salue « l’engagement et le leadership » de Julius Maada Bio qui « sauront sans doute inspirer la jeunesse de notre espace communautaire à relever les défis démocratiques et la protection des droits humains pour un avenir meilleur. »
Cette interpellation intervient alors que la junte militaire guinéenne, dirigée par le colonel Mamadi Doumbouya depuis le coup d’État de septembre 2021, fait face à des critiques récurrentes sur la question des droits humains et des libertés publiques.
ARD/te/Sf/APA