Le Sénégal a produit plus de 450 tonnes de semences de pré-base et certifiées (R1 et R2) grâce à la première phase du programme TAAT (Technologies pour la transformation de l’agriculture africaine), en partenariat avec des institutions sous-régionales telles que l’ICRISAT.
L’annonce d’une production de 450 tonnes de semences certifiées au Sénégal a été faite par Moctar Ndiaye, directeur de l’Agriculture au ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage (MASAE). Il s’exprimait jeudi à Dakar, à l’occasion du dialogue national sur les technologies agricoles, organisé autour du thème : « Technologies pour la transformation de l’agriculture africaine-TAAT- en République du Sénégal : Pour un système semencier efficace et la mise à l’échelle des technologies performantes pour transformer l’agriculture sénégalaise ».
Selon M. Ndiaye, douze technologies agricoles éprouvées ont été déployées dans le cadre du projet, incluant notamment des variétés de céréales à double usage, adaptées aux effets du changement climatique. En parallèle, près de 200 producteurs ont été formés, impactant positivement plus de 65 000 exploitants agricoles à travers le pays.
« Ces résultats illustrent le dynamisme de notre écosystème agricole, notamment dans le développement de variétés résilientes à la sécheresse et adaptées aux sols dégradés », a-t-il souligné, insistant sur les gains de productivité observés, en particulier dans les zones les plus vulnérables.
Sur le plan stratégique, Moctar Ndiaye a rappelé que la transformation structurelle de l’agriculture figure parmi les priorités nationales, en adéquation avec l’Agenda Sénégal 2050. Le gouvernement mise ainsi sur la recherche, l’innovation et la diffusion de technologies agricoles pour moderniser durablement le secteur.
Il a salué l’implication de la Banque africaine de développement dans ce processus, notamment à travers son appui aux innovations issues des systèmes nationaux de recherche agricole. « Je suis convaincu que dans cette dynamique, notre ministère saura renforcer sa collaboration avec l’Institut africain de leadership agricole pour bâtir un système semencier structuré, efficace et résilient », a-t-il affirmé.
Pour Moctar Ndiaye, l’accès à des semences de qualité, adaptées aux contextes locaux, est un pilier essentiel de la souveraineté alimentaire. C’est d’ailleurs dans cette optique que le président Bassirou Diomaye Faye a fait de la transformation agricole une priorité de son mandat.
« Nous avons entre nos mains les leviers d’une véritable révolution agricole africaine, fondée sur l’innovation, la souveraineté et la solidarité. Mais cette transformation ne pourra se concrétiser qu’à travers une forte synergie entre chercheurs, producteurs, décideurs publics et partenaires techniques », a-t-il averti.
Il a enfin déploré la forte dépendance du continent aux importations de semences souvent inadaptées aux réalités locales.
« Cette situation fragilise notre production, notre sécurité alimentaire et notre compétitivité. La souveraineté semencière n’est pas qu’une question technique. C’est un enjeu stratégique qui conditionne notre autonomie économique et la durabilité de nos systèmes agricoles », a conclu le Directeur de l’Agriculture.
TE/Sf/APA