Abidjan abrite le 7e Congrès international de la Société ivoirienne de cardiologie (AFRICARDIO 2025) qui se déroule du 6 au 9 mai 2025, autour du thème : « Cardiologie, pathologies du développement et innovation. »
Dr Traboulsy Aké, la présidente de la Société ivoirienne de cardiologie, a, au cours d’une conférence inaugurale, fait savoir que la prévalence de l’hypertension artérielle en Côte d’Ivoire, un problème de santé publique, oscille entre 30% à 40%.
Elle s’exprimait en marge du 7e Congrès international de la Société ivoirienne de cardiologie (AFRICARDIO 2025).
Les maladies cardiovasculaires, en Côte d’Ivoire, représentent le quart des décès annuels, a indiqué le professeur Adoubi Anicet, soulignant qu’un adulte sur trois dans le pays est hypertendu et 60% d’entre eux l’ignorent encore.
En outre, les addictions et les insuffisances cardiaques ont, selon des études, augmenté de 30% entre 2020 et 2024. Ces chiffres, dira-t-il, rappellent que « la science est un devoir et l’innovation », un moyen pour trouver des solutions efficientes.
Le Plan national sanitaire 2021-2025, élaboré par le ministère de la Santé, place d’ailleurs la santé cardiovasculaire au cœur de sa stratégie. Le renforcement de la prévention étant en première ligne en milieu urbain et rural, ainsi que la formation et l’appui au réseau de santé.
Les maladies cardiovasculaires sont une problématique universelle, multiforme et évolutive selon les âges. Chez les jeunes, elle a relevé que les facteurs de risques sont précoces et dus aux mauvaises habitudes alimentaires, à l’obésité, à l’hérédité et au stress scolaire ou social.
Chez l’adulte, l’on observe une exposition maximale aux facteurs de risques avec la surcharge professionnelle, le manque d’activité physique, le tabagisme, l’alcool et l’hypertension, tandis que pour les sujets âgés, on a le vieillissement du cœur, des artères et les polypathologies.
Trop souvent perçues comme des pathologies touchant principalement les personnes âgées, les maladies cardiovasculaires concernent en réalité tous les âges de la vie, du nourrisson, voire du fœtus au sujet âgé, a souligné Dr Aké Traboulsy.
Le ministre de la Santé, de l’hygiène publique et de la Couverture maladie universelle, Pierre Dimba, a pointé une progression rapide des maladies non transmissibles en Afrique Subsaharienne, au premier rang desquels les maladies cardiovasculaires.
« En Côte d’Ivoire, l’hypertension artérielle touche plus de 30% des adultes, une pathologie silencieuse diagnostiquée souvent tardivement », a-t-il déclaré, espérant que les actions de sensibilisation permettront de réduire leurs impacts.
Il a annoncé, pour bientôt, l’ouverture de l’Institut de cardiologie de Bouaké, la métropole du centre ivoirien, le deuxième établissement consacré aux maladies cardiovasculaires en Côte d’Ivoire, avec un tableau technique des plus modernes.
Le président du Conseil économique, social, culturel et environnemental (Cesec), Dr Aka Aouélé, a salué cette rencontre de haut niveau sur la santé cardiovasculaire, qui a mobilisé des chercheurs, des étudiants, des laboratoires et des experts du secteur.
« Votre engagement prend encore plus de sens dans le contexte africain où les enjeux sont immenses, car sur notre continent qui regorge de potentialités, porte aussi les poids d’une transition épidémiologique pour les maladies non transmissibles, dont les maladies cardiovasculaires », a-t-il dit.
Ce rendez-vous qui a mobilisé une quinzaine de pays à travers le monde, est meublé par des sessions scientifiques, des débats thématiques, des plénières, des ateliers pratiques, au cours desquels les dernières innovations technologiques seront abordées.
AP/Sf/APA