Le gouvernement botswanais prévoit de relocaliser plus de 400 demandeurs d’asile déboutés actuellement détenus au Centre pour immigrants illégaux de Francistown vers le camp de réfugiés de Dukwi. Cette décision intervient à la suite de critiques croissantes concernant les violations des droits humains liées à leur détention prolongée.
Le ministre de la Justice et des Services pénitentiaires, Nelson Ramaotwana, a annoncé pour bientôt le relogement des refoulés, lors d’une visite sur les sites de Francistown et de Dukwi. Il a souligné qu’il s’inscrivait dans une politique gouvernementale axée sur le respect de la dignité humaine, conformément aux engagements du président Duma Boko.
« Le terme Centre pour immigrants illégaux laisse penser à un lieu de transit, mais il s’agit en réalité d’une prison », a déclaré le ministre, déplorant également la séparation systématique des familles dans le centre.
Il a expliqué que les enfants sont souvent séparés de leurs mères ou de leurs pères, et placés sous la garde d’adultes sans lien familial.
« Les garçons sans père sont confiés à des hommes étrangers, et les filles à des femmes qui ne sont pas de leur famille », a-t-il précisé.
Dans ce contexte, le gouvernement a pris la décision de libérer ces demandeurs d’asile et de les transférer vers le camp de Dukwi, où ils bénéficieront de meilleures conditions de vie et d’un meilleur accès à l’aide humanitaire.
Depuis plusieurs années, le Botswana encourage le rapatriement volontaire des réfugiés et demandeurs d’asile vers leurs pays d’origine. Toutefois, de nombreux concernés refusent ce retour, invoquant l’insécurité et l’instabilité persistantes dans leurs pays.
La politique actuelle de détention prolongée a suscité l’indignation d’organisations de défense des droits humains, qui dénoncent le traitement carcéral réservé à des personnes en situation de vulnérabilité.
Le processus de relocalisation devrait s’échelonner sur deux à quatre semaines.
JN/fss/te/Sf/APA