Le Conseil de sécurité de l’ONU a de nouveau tiré la sonnette d’alarme, vendredi 28 juin, sur la guerre au Soudan, dénonçant une spirale de violences qui plonge la population civile dans l’horreur, sans que les efforts diplomatiques ni les sanctions ne parviennent à enrayer le chaos.
Né en avril 2023 d’un affrontement entre l’armée soudanaise du général Abdel Fattah al-Burhan et les Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdan Dagalo, le conflit au Soudan s’est intensifié ces derniers mois, notamment dans les régions du Kordofan, qualifiées d’« épicentre des affrontements » par Martha Pobee, Sous-Secrétaire générale de l’ONU pour l’Afrique. À El-Obeid, les combats sont imminents, et les bombardements se multiplient sur plusieurs fronts.
« Les frappes aériennes, souvent indiscriminées, et les tirs d’artillerie ne cessent de s’intensifier. Trop de vies ont été perdues. Trop de traumatismes ont été infligés », a déploré Mme Pobee, appelant à un sursaut international face au risque d’embrasement régional.
Le régime de sanctions mis en place par la résolution 1591 de 2005 demeure en vigueur, rappelle l’ambassadeur sud-coréen Joonkook Hwang, président du comité concerné. Mais son impact reste limité sur le terrain.
« Nous restons déterminés à collaborer avec toutes les parties pour restaurer la paix », a-t-il assuré.
Le témoignage poignant de Shayna Lewis, membre de l’ONG américaine PAEMA, a marqué les esprits. De retour du Soudan, elle a raconté les scènes de guerre totale qu’elle a observées : enfants mutilés, hôpitaux ciblés, viols d’enfants recensés par l’UNICEF, et infrastructures médicales systématiquement détruites.
« Une fillette de Khartoum m’a raconté sa blessure par balle, les os maintenus par des broches métalliques. À l’hôpital Ahmed Gasim, les FSR ont détruit le seul IRM cardiaque du pays. Les respirateurs pédiatriques ont été sabotés », a-t-elle témoigné.
Les civils paient le prix fort : plus de 15 millions d’enfants ont besoin d’aide humanitaire, dont un tiers souffre de malnutrition aiguë. Dans ce climat d’effondrement, les appels à un cessez-le-feu immédiat et à une protection renforcée des populations résonnent comme un cri dans le vide.
TE/Sf/APA