Les Nations Unies ont vivement condamné une attaque meurtrière survenue le 1er février contre un marché situé à Omdourman, en banlieue de Khartoum, qui a causé la mort d’au moins 60 personnes et blessé plus de 150 autres, a appris APA mardi.
Dans un communiqué, la coordinatrice humanitaire de l’ONU au Soudan, Clémentine Nkweta-Salami, a qualifié cet acte d’« horrible » et d’« indiscriminé ». Elle précise que l’attaque, survenue dans une zone contrôlée par l’armée soudanaise, serait attribuée aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), qui combattent depuis près de deux ans l’armée régulière dirigée par le chef de la junte, le général Abdel Fattah al-Burhan.
L’ONU a également exprimé sa profonde préoccupation suite à des rapports faisant état de meurtres de civils dans d’autres régions du Soudan, notamment au Kordofan-Nord et au Darfour. Ces violences font partie des graves violations du droit international humanitaire et des droits de l’homme.
Mme Nkweta-Salami a insisté sur la nécessité pour les auteurs de ces crimes de rendre des comptes et a réitéré l’appel à mettre fin aux attaques ciblant délibérément des zones civiles. « Les souffrances des civils soudanais durent depuis trop longtemps », a-t-elle dénoncé, avant de noter qu’il « est plus que temps de mettre fin à cette guerre et empêcher toute nouvelle dévastation ».
Le conflit, qui déchire ce pays d’Afrique de l’est depuis avril 2023, a déjà fait des dizaines de milliers de victimes et provoqué une crise humanitaire majeure. Le bilan actuel fait état de 32 000 morts et de 20 millions de personnes ayant besoin d’aide humanitaire. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a exprimé l’espoir que 2025 marque la fin de ce conflit sanglant.
« Je me suis rendu au Soudan en septembre, où j’ai pu constater les effets de la guerre civile et rencontrer des personnes qui en paient le prix. La semaine suivante, j’étais au Tchad, où je me suis rendu dans la ville frontalière d’Adré et où j’ai rencontré quelques-uns des 900 000 réfugiés soudanais qui ont fui en quête de sécurité et de nourriture », a déclaré le chef de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesusm.
ODL/Sf/ac/APA