La 2ᵉ édition du Salon du Capital humain s’est ouverte, ce jeudi 13 mars 2025, sur les berges de la lagune Ebrié, autour du thème : « Santé et sécurité psychologiques au travail. »
Le salon Capital humain qui se tient les 13 et 14 mars 2025, à Abidjan, vise à promouvoir une culture organisationnelle axée sur la santé mentale et le bien-être au travail. Il réunit des dirigeants, des professionnels des ressources humaines, des experts en santé mentale, des assureurs, des ONG et des coaches du bien-être.
Pour Mme Akissi Yobouet, la promotrice de ce salon, la protection et la reconnaissance des maladies mentales devraient être une priorité en Côte d’Ivoire, car « les entreprises ne prennent pas en charge la maladie mentale et elle n’est pas officiellement reconnue ».
À travers le thème retenu pour ce salon, elle a expliqué qu’il s’agit de protéger les employés contre la souffrance au travail. L’objectif étant de mettre en place une stratégie nationale concertée, de prévention et de lutte contre la vulnérabilité psychologique à laquelle les travailleurs sont exposés en milieu professionnel.
Le commissaire général, M. Pierre Kouamé, a précisé que ce rendez-vous vise à engager toutes les parties prenantes en milieu professionnel dans une synergie d’actions pour un plaidoyer consensuel en faveur du bien-être des travailleurs et pour l’élaboration d’un cadre juridique renforcé.
Le président de la Cour de cassation, M. Yua Koffi, parrain de la cérémonie, a déclaré que la maladie psychique touche tous les secteurs de la société et affecte gravement l’intégrité psychique, avec des répercussions sur l’intégrité physique.
En milieu professionnel, dira-t-il, elle devient un « réel frein à la promotion du travail et du travailleur ». Il saluera ensuite l’organisation de ce salon, qui devrait aboutir à un plaidoyer en faveur de la reconnaissance des pathologies psychiques et de la prise en charge effective de ces maladies en Côte d’Ivoire.
Yua Koffi a exprimé l’espoir que les réflexions issues de ce salon permettent de « renforcer tous les acquis en faveur des travailleurs et de garantir leur bien-être afin de les rendre plus productifs » dans leur environnement de travail.
Il a, par ailleurs, souhaité que les résultats entraînent une accélération des initiatives visant à porter la question de la protection de la santé mentale devant les instances décisionnelles, afin qu’elle bénéficie d’un encadrement approprié et que les règles du droit des travailleurs soient respectées.
La représentante du ministre de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle, Dr Aminata Coulibaly Koné Soltié, directrice de cabinet adjointe, a salué cette initiative « porteuse de progrès pour la Côte d’Ivoire ».
Dr Coulibaly Koné a rappelé qu’en 2007, le gouvernement ivoirien a instauré un programme national de santé mentale afin de répondre de manière multisectorielle aux défis liés à cette problématique, notamment le Plan stratégique national de santé mentale 2023-2025, en cours d’exécution, qui accorde une attention particulière aux travailleurs de tous secteurs.
Elle a également fait savoir qu’en 2023, il y a deux ans, l’Etat ivoirien a créé une nouvelle sous-direction chargée de la santé mentale et du stress au travail, dont la mission est d’apporter une assistance technique aux ministères et aux entreprises privées afin d’améliorer la politique de santé mentale adaptée aux besoins spécifiques de chaque entité.
Cette politique œuvre également au renforcement des capacités des médecins du travail, des psychologues, des travailleurs et des autres acteurs impliqués pour créer des environnements de travail sains, a-t-elle poursuivi.
Des directives nationales relatives à la prise en charge de la santé mentale au travail ont été élaborées en 2024, en s’appuyant sur les lignes directrices de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l’Organisation internationale du travail (OIT).
Malgré les progrès réalisés, de nombreux défis demeurent, notamment la nécessité de renforcer le cadre juridique et d’élargir la couverture des soins psychiatriques et psychologiques pour les travailleurs de tous les secteurs.
L’événement sera meublé, durant deux jours, par des stands d’exposition, des conférences et des panels. Un livre blanc a été remis aux autorités lors de la première édition, et un second est annoncé à l’issue de l’édition 2025 de ce salon.
AP/Sf/APA