Malgré leurs prérogatives limitées, les collectivités territoriales sont appelées à jouer un rôle clé dans plusieurs domaines, notamment en matière de sécurité.
Le ministre sénégalais de l’Intérieur, le général Jean Baptiste Tine, a présidé mercredi la cérémonie de clôture du séminaire national de restitution consacré au rôle des collectivités territoriales dans la gouvernance de la sécurité. Cet événement, organisé pendant deux jours à Dakar marque, la fin de la phase pilote du Programme Collectivités territoriales, Défense, Sécurité et Paix (PCTDSP), lancé en 2021.
« Le ministère se félicite de cette initiative novatrice, conçue au bénéfice des Collectivités territoriales, afin de leur permettre d’assumer pleinement leur rôle d’acteurs clés en matière de défense et de sécurité », a déclaré le ministre, saluant la collaboration avec le Centre des hautes études de défense et de sécurité (CHEDS) et la Fondation Konrad Adenauer (FKA).
Réunissant une cinquantaine de participants issus des quatorze régions du pays, ce séminaire a permis de faire le point sur une phase pilote jugée prometteuse.
« La phase pilote du PCTDSP nous a permis de mieux cerner le rôle crucial des Collectivités territoriales dans la préservation de la paix et de la sécurité à l’échelle locale », a affirmé le général Tine.
Face à l’évolution des menaces sécuritaires, le ministre a insisté sur l’importance de faire de la sécurité une priorité partagée. « Collective, parce que la nature des défis sécuritaires a évolué. À la criminalité classique se sont greffées de nouvelles formes de menaces, souvent diffuses mais persistantes, notamment le terrorisme », a-t-il dit.
Il a également souligné que « l’individu, à la fois victime et acteur, redevient central dans cette dynamique sécuritaire », plaidant pour une approche participative impliquant les communautés locales.
Malgré leurs prérogatives limitées, les collectivités territoriales sont appelées à jouer un rôle clé dans plusieurs domaines.
Notamment, « la police administrative, la sécurité civile, la lutte contre la délinquance, la gestion des conflits, et la coopération avec les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) », a précisé le ministre.
Toutefois, plusieurs obstacles freinent leur action : « un manque d’autorité directe sur les FDS », « des ressources humaines et financières limitées », « une coordination insuffisante », ainsi qu’« une faible implication communautaire » et « l’absence de décrets d’application permettant la création effective de polices municipales ».
Des avancées notables ont néanmoins été enregistrées sur le terrain. Le ministre a salué des initiatives locales telles que « les comités de quartier à Kédougou », « les dahiras à Touba », « les tomboulma à Saraya », ou encore « les contrats locaux de sécurité dans la Zone Nord » et « les partenariats avec le Forum civil à Bignona ».
« Avec le PCTDSP, notre pays dispose désormais d’un levier pertinent pour adopter une approche globale et multidimensionnelle de la sécurité, articulée autour du territoire », a souligné le général Tine, annonçant le déploiement d’une nouvelle stratégie sécuritaire : la « Doctrine nationale de police de proximité ».
Il a enfin réaffirmé la volonté du gouvernement d’adapter les cadres juridiques et stratégiques existants pour permettre aux élus locaux d’être des « premiers maillons du continuum de sécurité ».
« La sécurité, c’est vous, c’est nous, c’est nous tous. Ensemble, nous devons co-produire la sécurité de nos territoires », a conclu le ministre.
ODL/te/Sf/APA