Félix Tshisekedi s’est entretenu mardi soir avec le caucus des députés nationaux élus de la province de l’Ituri concernant la situation sécuritaire et humanitaire à l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), a appris mercredi APA.
Le président Félix Tshisekedi a accordé une audience aux députés de l’Ituri, mardi soir à la Cité de l’Union africaine. Selon la présidence congolaise, les parlementaires de l’Ituri ont posé un diagnostic de la situation générale avec le chef de l’Etat « qu’ils remercient de leur avoir accordé suffisamment de temps en toute liberté » pour parler de la situation que traverse le pays dans sa partie orientale, plus particulièrement dans la ville de Goma, occupée depuis le 26 janvier par le groupe rebelle M23.
« Le Chef de l’État nous a responsabilisés pour que nous soyons des partenaires de la paix », a déclaré le député national Mbodina Iribi Pitchout, porte-parole du caucus, au terme de cette audience.
« Le Président de la République nous envoie comme des acteurs et porte-parole pour que nous allions dire au peuple qu’il n’est pas abandonné. Et que ce combat ira jusqu’à la victoire », a-t-il ajouté.
Le député Mbodina Iribi a également exprimé le soutien du caucus des élus de l’Ituri aux forces armées de la RDC et aux miliciens pro-gouvernementaux du Wazalendo pour leur engagement au front.
« Notre rôle est d’accompagner ces hommes en uniforme qui se donnent pour la cause de notre pays et de soutenir notre population, surtout celle de Goma », a-t-il indiqué.
Une semaine après la prise de Goma, les rebelles du M23 et leurs alliés ont annoncé lundi un cessez-le-feu unilatéral qui a débuté le 4 février, apportant un soulagement bienvenu aux négociateurs qui appellent à la fin des violences. Elles ont causé plus de 1 000 morts et forcé près de 400 000 personnes à fuir leurs foyers.
Responsable de l’occupation d’une large partie de la province du Nord-Kivu, la coalition antigouvernementale a expliqué que la trêve qu’elle a décrétée unilatéralement est motivée pour des raisons humanitaires.
En revanche, des observateurs internationaux estiment que cette nouvelle trêve pourrait simplement être une tactique du M23 pour gagner du temps et renforcer ses positions avant une nouvelle offensive.
Les négociations visant à résoudre ce conflit opposent deux puissants adversaires : le gouvernement du président Félix Tshisekedi et les autorités rwandaises, représentées indirectement par les dirigeants du M23.
La relation entre Tshisekedi et son homologue rwandais, Paul Kagame, est loin d’être amicale. Les deux dirigeants se retrouvent dans un face-à-face complexe, où le Rwanda est accusé de soutenir les rebelles, tandis que Kigali accuse Kinshasa de négliger les persécutions contre les Tutsis par les milices hutues, liées au génocide de 1994.
ODL/te/Sf/APA