Le chef du renseignement des Gardiens de la Révolution irannienne, ainsi que deux commandants de haut rang, ont été tués dimanche lors des dernières opérations militaires israéliennes menées à Téhéran. Alors que la confrontation entre Israël et l’Iran prend une tournure stratégique sans précédent, la pression diplomatique s’intensifie pour contenir une escalade régionale.
Le conflit militaire entre Israël et l’Iran a franchi un cap dramatique avec la mort, ce dimanche, de trois hauts responsables des Gardiens de la Révolution dans une frappe israélienne ciblée à Téhéran. Selon l’agence officielle IRNA, le général Mohammad Kazemi, chef du renseignement des Gardiens, son adjoint Hassan Mohaqiq, ainsi que Mohsen Bagheri ont été tués dans un bâtiment stratégique visé par les frappes.
Cette opération fait suite à la vaste offensive israélienne lancée deux jours plus tôt sous le nom de « Rising Lion », qui a ciblé les installations nucléaires de Natanz et des sites militaires à Ispahan.
Lors de cette première salve, Israël a déjà décapité une partie de la hiérarchie sécuritaire iranienne, avec la mort du général Hossein Salami, commandant en chef de l’IRGC, du chef d’état-major Mohammad Bagheri, et du général Gholamali Rashid, ex-dirigeant du centre de commandement Khatam al-Anbiya. IRNA a aussi confirmé la mort de cinq scientifiques nucléaires, dont Fereydoun Abbasi-Davani, ancien directeur de l’Organisation de l’énergie atomique, et le physicien Mohammad Mehdi Tehranchi.
En riposte, Téhéran a activé l’opération « True Promise 3 », mêlant missiles balistiques, drones kamikazes et cyberattaques ciblées, selon l’agence Tasnim. Tout en dénonçant une grave violation de sa souveraineté, le gouvernement iranien affirme vouloir éviter une guerre régionale généralisée. « L’Iran se réserve le droit de riposter au moment et à l’endroit de son choix », a déclaré un porte-parole militaire sur Press TV, appelant à « préserver la stabilité régionale ».
Côté israélien, les défenses anti-aériennes Dôme de Fer, David’s Sling et Arrow ont intercepté la majorité des projectiles, mais plusieurs villes, dont Bat Yam et Tamra, ont été touchées. Le bilan fait état d’au moins 10 civils tués. L’armée israélienne n’a pas formellement revendiqué l’opération de dimanche, mais des sources sécuritaires citées par Haaretz et The Times of Israel confirment la poursuite de missions visant des « cibles à haute valeur stratégique ».
La communauté internationale suit la situation avec inquiétude. Le Nigéria et le Bénin ont appelé à la retenue, mettant en garde contre une déflagration régionale aux conséquences économiques et sécuritaires. Abuja a notamment souligné les risques pour la sécurité énergétique mondiale.
Le marché pétrolier a aussitôt réagi. Bloomberg et Reuters annoncent un bond du prix du baril de Brent, passé au-dessus des 95 dollars, sur fond de craintes de perturbations dans le détroit d’Hormuz. Les compagnies Aramco et TotalEnergies ont renforcé leur niveau d’alerte.
Face à l’escalade, le Conseil de sécurité de l’ONU se réunira en urgence lundi à la demande de la Russie et la Chine, qui dénoncent des frappes « unilatérales et dangereuses ». Les États-Unis, bien que non engagés directement, renforcent leur présence navale dans le golfe Persique et mènent des efforts discrets de médiation avec Oman et le Qatar.
AC/Sf/APA