Accusés par la justice américaine d’avoir acheminé des tonnes de cocaïne via un réseau transcontinental, quatre trafiquants de drogue condamnés en Guinée-Bissau ont été extradés vers les États-Unis, où ils font désormais face à de lourdes inculpations fédérales.
Les autorités judiciaires américaines ont officiellement inculpé quatre ressortissants latino-américains pour leur rôle présumé dans une vaste conspiration de trafic de drogue transnationale. Les accusés, extradés par la Guinée-Bissau le 16 avril dernier dans le cadre d’un accord de coopération judiciaire, sont désormais poursuivis devant un tribunal fédéral à Fort Lauderdale, en Floride.
Selon l’acte d’accusation dévoilé mercredi par le grand jury fédéral, Ramon Manriquez Castillo, 68 ans, citoyen américano-mexicain, Edgar Rodriguez Ruano, 29 ans, citoyen mexicain, Fernando Javier Escobar Tito, 48 ans, équatorien, et Anderson Jair Gamboa Nieto, 30 ans, colombien, sont accusés d’avoir participé entre novembre 2023 et septembre 2024 à une opération de distribution de cocaïne impliquant la Colombie, le Venezuela, le Mexique, les Bahamas et la Guinée-Bissau. Le ministère américain de la Justice les soupçonne d’avoir utilisé un avion immatriculé aux États-Unis, avec un citoyen américain à bord, pour transporter la drogue.
Les quatre hommes sont poursuivis pour conspiration en vue de distribuer de grandes quantités de cocaïne, ainsi que pour distribution effective de cette drogue dans plusieurs pays. Les faits leur sont reprochés dans le cadre d’une enquête fédérale visant à démanteler les réseaux de trafic opérant entre l’Amérique latine et l’Afrique de l’Ouest.
Les inculpés avaient été arrêtés en Guinée-Bissau le 7 septembre 2024, lors de l’opération « Landing », qui avait permis la saisie de 2,6 tonnes de cocaïne dissimulées dans un avion stationné à l’aéroport international Osvaldo Vieira. En janvier 2025, le Tribunal régional de Bissau les avait condamnés à 17 ans de prison ferme pour leur implication dans cette affaire. Leur remise aux États-Unis a été rendue possible par une coopération judiciaire impliquant la DEA, le FBI, INTERPOL, le Centre d’analyse et d’opérations contre le trafic de drogue maritime (MAOC-N), et les ambassades américaines au Sénégal et en Guinée-Bissau.
S’ils sont reconnus coupables par la justice américaine, les prévenus risquent des peines allant de 10 ans de prison à la réclusion criminelle à perpétuité.
Cette affaire s’inscrit dans le cadre de l’initiative fédérale « Take Back America », qui mobilise l’ensemble des ressources du Département de la Justice pour lutter contre les cartels et organisations criminelles transnationales.
ARD/ac/Sf/APA