L’Algérie a émis deux mandats d’arrêt internationaux contre l’écrivain franco-algérien Kamel Daoud, a annoncé mercredi le ministère français des Affaires étrangères, confirmant avoir été informé de la décision judiciaire.
Deux mandats d’arrêt internationaux ont été émis contre l’écrivain franco-algérien Kamel Daoud, lauréat du Prix Goncourt 2024, dans le cadre de plaintes déposées en Algérie.
La première plainte a été déposée par Saâda Arbane, une rescapée de la guerre civile algérienne, qui accuse l’écrivain et son épouse psychiatre, Aïcha Dahdouh, d’avoir utilisé son histoire personnelle sans son consentement pour écrire son roman Houris.
La seconde plainte a été introduite par l’Organisation nationale des victimes du terrorisme, qui reproche à l’auteur une déformation des événements de la décennie noire dans son ouvrage.
Selon Saâda Arbane, plusieurs éléments de sa vie ont été repris dans le personnage principal du roman, Aube, notamment une tentative d’égorgement, un tatouage distinctif et des détails personnels concernant sa profession de coiffeuse. Ces accusations reposent sur le fait que l’écrivain et sa femme connaissaient des aspects intimes de sa vie, partagés lors de séances thérapeutiques.
La procédure judiciaire en France a également été engagée pour atteinte à la vie privée. Saâda Arbane réclame 200 000 euros de dommages et intérêts et une première audience est prévue ce mercredi à Paris.
En réponse à ces accusations, le ministère français des Affaires étrangères a exprimé son soutien à Kamel Daoud, le qualifiant d’« auteur reconnu et respecté », tout en réaffirmant l’importance de la liberté d’expression.
Cette affaire soulève des questions sur les limites entre inspiration littéraire et respect de la vie privée.
SL/Sf/ac/APA