Abidjan abrite les 11 et 12 février 2025 la 1ère édition du Sommet sur les investissements dans les systèmes de santé en Afrique, visant à mobiliser le secteur privé et les bailleurs de fonds afin d’investir dans la médecine sportive sur le continent.
En Afrique, la santé sportive est encore en phase de développement, avec un besoin criard d’infrastructures adéquates et de professionnels qualifiés. Pour booster cette filière, le cabinet Semen Africa consulting a initié le Sommet sur les investissements dans les systèmes de santé.
Dr Laetitia Makita-Ngadi, la promotrice de cet évènement a indiqué, face à la presse, ce lundi 3 février 2025, à Abidjan, que ce rendez-vous vise des investissements massifs dans ce secteur, ainsi que sa rentabilité, et à imprimer une autre approche sur ce segment de la santé.
Pour elle, la médecine du sport est une « niche d’opportunités », toutefois il faut « changer de paradigme ». Aujourd’hui, sur le continent, seuls l’Afrique du Sud et le Rwanda ont réussi à atteindre l’objectif fixé à Abuja par l’Union africaine qui est de consacrer 15% du PIB au secteur de la santé.
Ce sommet, dira-t-elle, vient « implanter cette vision stratégique dans la santé », à travers la formation, les infrastructures, l’innovation technologique, la formation des médecins et surtout la création de centres de médecine sportive.
L’Afrique connaît une population jeune avec une forte proportion engagée dans des disciplines sportives. De plus, les campagnes éducatives favorisent l’activité physique, ce qui stimule la demande du marché, soulignant le potentiel de croissance à long terme.
Dr Eric Alagban, directeur du centre de la médecine du sport de l’Institut national de la jeunesse et des sports (INJS) de Marcory, dans le Sud d’Abidjan, s’est réjoui de ce qu’ « aujourd’hui, il y a une nouvelle vision qui s’installe et il y aura des bénéfices forcément indirects ».
Il a relaté des situations où des médecins du sport, dans des staffs d’équipes nationales, ont été parfois relégués. Pour lui, ce sommet sera également l’occasion de « faire l’état des lieux et ce que nous sommes en droit d’espérer pour le développement de la médecine du sport » en Afrique.
Le premier centre de la médecine du sport, en Côte d’Ivoire, a été inauguré en 1983, à l’INJS. Selon M. Éric Alangba qui a assisté le champion du taekwondo, Cissé Cheick Salah, « il y a des projets de création de centres de médecine du sport attenant aux différents stades » du pays.
La 1ère édition du Sommet sur les investissements dans les systèmes de santé en Afrique, prévue les 11 et 12 février 2025, se déroulera autour du thème : « La santé, catalyseur de l’industrie du sport en Afrique ». Elle vise à apporter des réponses sur l’investissement en santé en Afrique.
Les problèmes sanitaires de l’Afrique sont immenses mais pas insolubles. De formidables possibilités existent d’exploiter le secteur privé pour améliorer l’accès des populations d’Afrique à des produits et des services de santé de meilleure qualité.
Sur le continent, où les ressources publiques sont limitées, le secteur privé joue déjà un rôle très actif. En Afrique, environ 60% du financement de la santé vient de sources privées, et environ 50% du total des dépenses de santé vont à des prestataires privés.
Le marché mondial de la médecine du sport, évalué à 379,74 millions de dollars en 2024, devrait passer à 408,22 dollars en 2025. Le marché du Moyen-Orient et de l’Afrique est relativement plus petit, mais présente cependant un potentiel de croissance significatif, estimé à environ 10% du secteur.
AP/Sf/APA