L’absence de la RASD au Forum sino-africain (FOCAC) est conforme à la position constante de la Chine selon laquelle seuls les États pleinement souverains peuvent participer aux cadres de coopération continentaux et internationaux.
En marge de la réunion ministérielle du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC), tenue les 11 et 12 juin à Changsha, en Chine, le Maroc a réaffirmé son ancrage africain et son engagement en faveur d’une coopération Sud-Sud inclusive et respectueuse de la souveraineté des États. L’événement a été marqué, une fois encore, par l’absence de la « RASD », conformément à la position constante de la Chine excluant les entités non souveraines des cadres de coopération internationaux.
La réunion, qui a réuni la Chine, la Commission de l’Union africaine et 53 États africains membres de l’ONU, s’inscrit dans la continuité des précédentes éditions du FOCAC, notamment le sommet de Pékin de 2024. L’exclusion de l’entité séparatiste du Polisario, non reconnue par les Nations Unies, confirme son isolement diplomatique croissant sur la scène africaine et internationale.
Pékin maintient une ligne claire sur cette question : seuls les États pleinement souverains peuvent participer aux enceintes multilatérales de coopération. Une position qui rejoint celle du Maroc, et que les diplomates marocains ont saluée comme une reconnaissance implicite de la légitimité du cadre onusien et du caractère irréaliste des prétentions séparatistes.
La délégation marocaine, conduite par Omar Kadiri, directeur des affaires asiatiques et océaniennes au ministère marocain des Affaires étrangères, accompagnée de l’ambassadeur du Royaume à Pékin, Abdelkader El Ansari, a souligné l’importance stratégique que le Maroc accorde à sa coopération avec l’Afrique dans le cadre de la vision du Roi Mohammed VI.
Lors des travaux, les représentants marocains ont mis en avant plusieurs initiatives royales phares, telles que l’initiative visant à donner aux pays sahéliens un accès stratégique à l’océan Atlantique, ainsi que le projet de gazoduc atlantique Nigéria-Maroc, présenté comme une infrastructure d’intégration énergétique à l’échelle continentale. Le Maroc a également rappelé sa contribution au Processus des États africains de l’Atlantique, destiné à faire de cette façade maritime un espace de stabilité, de prospérité partagée et de développement durable.
Cette mise en avant du leadership continental du Royaume intervient dans un contexte diplomatique évolutif. En juillet 2024, le Conseil exécutif de l’Union africaine avait déjà acté, à une écrasante majorité (52 voix sur 54), l’exclusion du Polisario des échanges entre l’organisation panafricaine et ses partenaires internationaux. Un tournant majeur, perçu comme un alignement croissant des positions africaines sur celles des Nations unies, qui qualifient depuis 2007 le plan d’autonomie marocain comme « sérieux et crédible ».
À travers sa participation active au FOCAC, le Maroc confirme une fois de plus son rôle de catalyseur continental et sa volonté de contribuer à une Afrique forte, souveraine et unie, en cohérence avec la doctrine de coopération Sud-Sud portée au plus haut niveau de l’État.
MK/te/Sf/APA