Les partis politiques sud-africains sont profondément divisés quant à la manière de répondre à l’escalade des tensions diplomatiques avec les États-Unis. Alors que certains plaident pour une réponse ferme, d’autres privilégient une approche diplomatique pour apaiser la situation.
Le différend entre les acteurs en Afrique du Sud intervient après la décision de Washington d’expulser l’ambassadeur sud-africain, Ebrahim Rasool, une mesure qui a suscité des réactions contrastées parmi les dirigeants politiques locaux.
Le Congrès panafricain (PAC), allié du Congrès national africain (ANC), a réclamé une réaction vigoureuse. Le secrétaire général du PAC, Apa Pooe, a dénoncé ce qu’il considère comme une ingérence des États-Unis dans les affaires internes de l’Afrique du Sud.
« Il s’agit d’une atteinte à notre souveraineté et d’une tentative de dicter nos politiques », a affirmé M. Pooe lors d’une interview à la South African Broadcasting Corporation (SABC). Il a également souligné que l’Afrique du Sud doit résister à toute forme de « coercition diplomatique » et rester fidèle à ses politiques internes, en particulier en ce qui concerne la réforme agraire.
« Les terres ont été volées aux Africains par l’apartheid colonial, et leur restitution est cruciale. Nous ne devons pas nous laisser intimider et abandonner la quête de justice », a-t-il insisté.
À l’inverse, l’Alliance démocratique (DA) a appelé à une approche plus diplomatique. Emma Powell, porte-parole de la DA pour les relations internationales, a exprimé ses regrets face aux tensions actuelles et a exhorté la présidence à envoyer rapidement une délégation ministérielle à Washington pour rétablir les relations.
« Nous appelons la présidence à envoyer en urgence une délégation officielle du gouvernement d’unité nationale à Washington DC afin de négocier une issue qui stabilise les relations diplomatiques avec l’un des plus grands partenaires commerciaux et investisseurs de l’Afrique du Sud », a-t-elle déclaré à la radiotélévision publique sud-africaine.
De son côté, Corne Mulder, leader du Front de la liberté Plus (FF Plus), a soutenu une position similaire, estimant que la décision des États-Unis montrait clairement qu’ils ne souhaitaient plus de relations avec l’ambassadeur Rasool. Selon lui, l’Afrique du Sud doit prendre la mesure de cette réalité et agir rapidement pour normaliser ses relations avec les États-Unis.
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