La Compagnie nationale des chemins de fer du Zimbabwe (NRZ) est au cœur d’une vive polémique après avoir refusé d’intervenir contre une entreprise chinoise ayant érigé un mur de sécurité sur une ligne ferroviaire désaffectée à Harare. Ce mur soulève des préoccupations concernant l’utilisation illégale d’infrastructures publiques.
Des images du mur de la controverse, construit sur une voie d’évitement dans la zone industrielle de Willowvale au Zimbabwe, ont fait le tour des réseaux sociaux ce week-end, déclenchant une vague d’indignation.
Dans un communiqué publié lundi, la NRZ a déclaré que la voie concernée, autrefois connectée à une usine aujourd’hui abandonnée, était désormais considérée comme propriété privée, échappant ainsi à sa juridiction.
L’entreprise chinoise à l’origine de la construction aurait informé les agents de la NRZ qu’elle avait bâti le mur pour « sécuriser sa nouvelle propriété contre les actes de vol ».
« La NRZ n’a aucune autorité sur cette ligne désaffectée, mais comprend que la mairie de Harare mène actuellement une enquête », a ajouté la compagnie ferroviaire, semblant ainsi se dédouaner de toute responsabilité.
Cette position a été vivement critiquée. Plusieurs citoyens rappellent que, selon la loi sur les chemins de fer, même les voies louées à des acteurs privés restent sous l’autorité de la NRZ tant qu’elles n’ont pas été officiellement déclassées par un document administratif.
« Désaffectée ne signifie pas abandonnée. Une ligne reste réglementée jusqu’à preuve du contraire », a souligné un habitant de la capitale.
Les critiques dénoncent une infraction aux procédures légales : tout aménagement sur une voie ferrée, active ou non, nécessite l’approbation de la NRZ, de la municipalité et des autorités environnementales. En l’absence de documents de déclassement officiels, la construction du mur est considérée comme un empiètement illégal sur une infrastructure publique.
JN/fss/te/Sf/APA