L’armée sénégalaise traque des assaillants armés à Bignona, après une attaque à Djinaki. Un soldat est porté disparu. Ce regain de tensions survient en pleine relance du processus de paix en Casamance.
L’armée sénégalaise a annoncé, jeudi 17 avril, avoir intensifié ses opérations dans le département de Bignona, au sud du pays, après des attaques menées par des individus armés dans la localité de Djinaky, à proximité de la frontière gambienne.
Selon un communiqué de la Direction de l’information et des relations publiques des armées (DIRPA), « la Zone militaire n°5 a lancé une vaste opération dans le secteur pour traquer les assaillants » à la suite des exactions commises dans la localité de Djinaki par des individus armés, dans la nuit du 13 avril 2025.
Les opérations de ratissage ont conduit à un accrochage dans le secteur de Mongone, survenu le 16 avril. « Un détachement militaire a été pris à partie par un groupe armé », indique la DIRPA. Le bilan fait état « d’un militaire blessé et d’un porté disparu ».
Les autorités militaires assurent que « tous les moyens nécessaires sont mis en œuvre pour retrouver le militaire disparu » et que les « opérations se poursuivent dans la zone en vue de sécuriser les populations et leurs biens ».
L’attaque initiale à Djinaki a eu lieu lundi vers 21h, selon le journal Le Quotidien. Les assaillants, armés et non identifiés, ont dérobé des téléphones portables et pillé plusieurs boutiques avant de prendre la fuite. Les opérations de sécurisation engagées par les forces de défense devraient s’étendre « jusqu’à la frontière avec la Gambie », selon la presse locale.
Dans ce contexte, un incident a impliqué dimanche une équipe de journalistes de la chaîne Al Jazeera, brièvement interpellée alors qu’elle réalisait un reportage sur le retour des déplacés de guerre en Casamance. Du matériel leur a été saisi, suscitant la réaction de l’Association de la presse étrangère au Sénégal (APES), qui a dénoncé un acte ciblant des reporters « dûment accrédités ».
La région naturelle de la Casamance reste marquée par une rébellion vieille de plus de quarante ans, menée par le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC). Plusieurs factions ont déposé les armes ces dernières années, mais la situation est décrite par des observateurs comme étant de « ni paix ni guerre ».
Les nouvelles autorités sénégalaises ont récemment lancé le Plan Diomaye pour la Casamance, une initiative destinée à relancer l’économie locale et instaurer une dynamique de paix durable dans cette région qui regorge d’un fort potentiel de développement.
ODL/ac/Sf/APA