En République démocratique du Congo (RDC), la Directrice générale adjointe de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), SungAh Lee, a appelé à une réponse urgente face à la crise humanitaire liée aux déplacements massifs.
« L’ampleur des déplacements massifs en RDC exige une attention mondiale renouvelée et une action coordonnée », a-t-elle déclaré au terme d’une visite dans le pays d’Afrique centrale, appelant la communauté internationale à se mobiliser.
« Il s’agit d’un moment crucial pour agir en solidarité avec le peuple congolais et contribuer à tracer la voie vers une paix et un relèvement durables », a-t-elle ajouté.
Durant son déplacement, Mme Lee a rencontré des représentants du gouvernement et des partenaires de développement, en vue de « renforcer les partenariats institutionnels et l’engagement des parties prenantes » pour trouver des « solutions durables » à la crise.
La RDC fait face à l’une des plus graves crises de déplacement au monde, avec près de sept millions de personnes déracinées par les conflits, l’instabilité persistante et les chocs climatiques. Rien qu’en 2025, plus de 660 000 personnes ont été de nouveau déplacées dans la région de Goma, à l’est du pays, où sévissent plusieurs groupes armés dont le M23.
« J’ai été témoin de l’extraordinaire résilience des communautés congolaises et des besoins urgents qui restent non satisfaits », a souligné Mme Lee, ajoutant que l’OIM poursuivra ses efforts pour « accroître l’aide vitale, renforcer les institutions et investir dans des solutions qui permettent aux communautés de se relever et de prospérer ».
Par ailleurs, les autorités sanitaires de la RDC, avec le soutien de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ont lancé une riposte d’urgence contre une épidémie d’anthrax dans la province du Nord-Kivu. Seize cas humains suspects, dont un confirmé, ont été recensés, ainsi qu’un décès.
L’épidémie touche quatre zones de santé autour du lac Édouard, à la frontière avec l’Ouganda, où sept cas humains suspects ont également été signalés. Des campagnes de vaccination du bétail sont en cours.
« Nos efforts visent à interrompre rapidement la transmission de l’animal à l’homme. Nous travaillons en étroite collaboration avec le gouvernement, les communautés et nos partenaires afin de renforcer les mesures de riposte et de protéger la santé publique », a affirmé le représentant de l’OMS en RDC, Dr Boureima Sambo.
L’OMS appuie également la surveillance épidémiologique, l’identification de la source de l’infection, ainsi que la coordination transfrontalière avec l’Ouganda pour une riposte plus efficace contre l’anthrax.
Cette infection bactérienne, affectant principalement les animaux, peut être mortelle chez l’homme sans prise en charge rapide. Trois formes sont connues : cutanée, gastro-intestinale et par inhalation, cette dernière étant la plus grave.
Des dizaines de buffles et d’hippopotames morts ont été signalés dès le 22 mars dans le parc national des Virunga, marquant les premières alertes de l’épidémie. Les autorités procèdent actuellement à l’élimination sécurisée des carcasses et à des campagnes de sensibilisation pour prévenir de nouvelles contaminations.
ODL/ac/Sf/APA