À l’occasion de la réunion ministérielle des coordinateurs du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC), le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a dit l’attachement de Bamako au respect mutuel, tout en saluant l’engagement constant de la Chine en Afrique, appelant à un suivi rigoureux des décisions prises lors du sommet de 2024.
S’exprimant à Changsha lors de la rencontre des coordonnateurs du FOCAC, le chef de la diplomatie malienne a remercié la Chine pour la qualité de l’accueil réservé à la délégation malienne. Il a souligné que la participation du Mali à cette rencontre s’inscrivait pleinement dans la vision du président Assimi Goïta, qui place les intérêts des populations au centre des partenariats internationaux, dans le respect de la souveraineté nationale et des choix stratégiques du pays.
Abdoulaye Diop a mis en avant les fondements du partenariat sino-africain, caractérisé par des principes majeurs : non-ingérence, égalité souveraine des États, rejet des sanctions unilatérales et non-politisation des droits de l’homme. Des valeurs particulièrement importantes pour les pays du Sahel, selon lui, et qui traduisent l’esprit d’un véritable partenariat Sud-Sud équitable.
Il a également souligné les retombées concrètes de cette coopération, notamment l’accueil annuel de près de 80 000 étudiants africains en Chine et les formations dans des domaines clés comme les technologies vertes, la santé et l’agriculture.
Selon les données des douanes chinoises, les échanges commerciaux entre la Chine et l’Afrique ont atteint 295,6 milliards de dollars en 2024, soit une hausse de 4,8 % par rapport à l’année précédente. Ce chiffre illustre l’importance stratégique du partenariat dans le cadre du FOCAC pour le continent.
Le ministre a plaidé pour une amélioration des mécanismes de coordination du FOCAC, en insistant sur une meilleure circulation de l’information et une anticipation dans la transmission des documents d’évaluation, afin de rendre les discussions plus efficaces et ciblées.
Parmi les projets engagés figurent notamment 30 programmes agricoles ciblés, l’envoi de 2 000 experts dans le secteur, ainsi que la mise en œuvre de 30 projets dans les énergies propres entre 2025 et 2027.
Dans un contexte international marqué par la remise en cause du multilatéralisme, le chef de la diplomatie malienne voit dans le FOCAC, qui fête ses 25 ans, un exemple de coopération équilibrée. Il a salué les dix initiatives majeures annoncées par le président chinois Xi Jinping en septembre 2024, perçues comme un levier fort pour renforcer les relations sino-africaines.
Lors de ce même sommet, le président chinois a annoncé un soutien financier de 51 milliards de dollars sur trois ans, incluant 210 milliards de dollars en lignes de crédit, 70 milliards en investissements directs, ainsi que la création d’un million d’emplois sur le continent.
Le Mali, a précisé Abdoulaye Diop, ambitionne d’orienter ce partenariat vers des investissements productifs, la transformation locale des ressources naturelles, la promotion du contenu local et le transfert effectif de compétences. Il a également invité la Chine à intensifier son soutien aux pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) dans leur lutte contre le terrorisme, notamment en renforçant les capacités opérationnelles de leurs forces armées.
« La convergence de vues entre nos chefs d’État », a-t-il conclu, « est essentielle pour bâtir des États stables, souverains et durables. »
MD/te/Sf/APA