Les autorités nigériennes ont placé sous contrôle étatique les opérations d’Orano, dont le permis d’extraction d’uranium a été retiré en juin, a affirmé mercredi l’entreprise minière française.
Nouvel épisodes au Niger, avec le placement de la dernière mine d’uranium sous contrôle étatique. La compagnie concernée, la française Orano avait suspendu ses opérations après que la junte militaire de Niamey a suspendu son permis pour tenter de redessiner les règles d’engagement des sociétés minières étrangères exploitant des ressources minérales dans le pays.
Le Niger possède certains des gisements d’uranium les plus riches au monde, représentant 5 % de la production mondiale.
Depuis l’arrivée au pouvoir du dirigeant militaire Abdourahmane Thiani en 2023, les relations entre Niamey et l’ancienne puissance coloniale française se sont détériorées, aboutissant à l’expulsion des troupes françaises stationnées dans le pays du Sahel.
Dans un communiqué publié mercredi sur son site Internet, Orano a déclaré avoir mis en garde depuis des mois contre les interférences dont le groupe souffre dans la gouvernance de SOMAÏR1, actionnaire majoritaire et opérateur au Niger.
« Les décisions prises lors des conseils d’administration de la société ne sont plus appliquées et, en conséquence, Orano confirme aujourd’hui que les autorités nigériennes ont pris le contrôle opérationnel de la société. Les dépenses de production qui continuent d’être engagées sur le site aggravent chaque jour davantage la situation financière de la société », indique le communiqué.
Dans ce contexte, « l’application de la résolution adoptée par le Conseil d’Administration de la SOMAÏR le 12 novembre dernier visant à suspendre les dépenses liées aux activités de production afin de privilégier le paiement des salaires et de préserver l’intégrité de l’outil industriel est volontairement empêchée ».
Et d’ajouter : « Les représentants du Niger reprennent cette position qu’ils ont défendue lors du Conseil d’Administration Ordinaire qui s’est tenu le mardi 3 décembre 2024, confirmant notamment leur refus d’exporter la production.
(…) Dans ce contexte, Orano exprime ses plus profonds regrets face à l’évolution de la situation qui pèse lourdement sur les salariés et les communautés locales (…) Orano entend défendre ses droits devant les instances compétentes et réaffirme sa conviction que seul un effort concerté de toutes les parties prenantes pour rétablir un mode de fonctionnement stable et durable peut permettre à SOMAÏR de reprendre ses activités en toute sérénité ».
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