Le projet de loi sur la grève, qui a suscité des débats vifs et de nombreuses propositions d’amendements, est présenté par le gouvernement marocain comme un équilibre entre la protection des droits syndicaux et la nécessité d’assurer la stabilité économique. Toutefois, son adoption a été marquée par des divergences, notamment avec le retrait des membres de l’Union marocaine du travail (UMT) en signe de protestation.
La Chambre des conseillers, amputée de l’Union marocaine du travail (UMT), a adopté, lundi à la majorité, le projet de loi organique n° 97.15 fixant les conditions et modalités d’exercice du droit de grève, tel qu’amendé. Le texte a été approuvé par 41 voix contre 7, sans abstention.
La séance a été marquée par le retrait des membres du groupe de l’Union marocaine du travail (UMT), en protestation contre la version actuelle du projet.
Selon le rapport présenté par la Commission de l’éducation, des affaires culturelles et sociales, 247 amendements ont été soumis, dont 218 émanant des groupes parlementaires et des conseillers indépendants, et 29 proposés par le gouvernement.
Les groupes de la majorité ont salué un texte qui, selon eux, « renforcera la confiance des investisseurs et imprimera une nouvelle dynamique aux investissements ».
Ils ont souligné que la loi garantit un équilibre entre travailleurs et entreprises, tout en préservant les acquis en matière de droits syndicaux.
Le Groupe Haraki a insisté sur la nécessité d’un cadre réglementaire complémentaire, notamment pour les syndicats et le Code du travail.
L’UGTM a mis en avant l’intensité des débats et l’importance des normes internationales prises en compte.
Le Groupe Socialiste-Opposition Ittihadie a, de son côté, dénoncé des « problématiques fondamentales » qui limiteraient l’exercice effectif du droit de grève.
La Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) a plaidé pour un cadre équilibré, tandis que la Confédération démocratique du travail (CDT) a dénoncé une « restriction » du droit à la grève.
Le ministre de l’Insertion économique, Younes Sekkouri, a assuré que le texte garantit à la fois le droit de grève, la liberté du travail et la continuité du service public.
Le droit de grève est reconnu par les Nations Unies comme une composante fondamentale de la liberté syndicale et du droit au travail. Ce droit garantit aux travailleurs la possibilité de défendre leurs intérêts en cas de litiges collectifs, tout en respectant les cadres légaux propres à chaque pays.
SL/ac/Sf/APA