Le gouvernement éthiopien a annoncé le rapatriement de 121 de ses ressortissants détenus dans des conditions éprouvantes au Myanmar, a indiqué ce week-end le ministère des Affaires étrangères.
Selon un communiqué officiel du gouvernement, 41 personnes ont été rapatriées du Myanmar jeudi et 80 autres vendredi, grâce à une opération coordonnée avec l’ambassade d’Éthiopie en Inde. Le ministère a précisé que des efforts sont en cours pour évacuer d’autres citoyens toujours bloqués dans le pays d’Asie du Sud-Est.
Les autorités éthiopiennes ont par ailleurs exhorté les citoyens à éviter de se rendre dans des pays avec lesquels l’Éthiopie n’a pas conclu d’accords bilatéraux de travail, tout en dénonçant les « fausses promesses » des réseaux de traite d’êtres humains.
Les personnes rapatriées faisaient partie d’un groupe d’Africains, pour la plupart éthiopiens, victimes d’un trafic orchestré sous couvert d’opportunités d’emploi. Trompés par des offres liées au service client, ils se sont retrouvés exploités dans des centres frauduleux, subissant de longues heures de travail, des violences physiques et un profond traumatisme psychologique.
En février 2025, sous la pression de la Chine et de la Thaïlande, le Myanmar a lancé une vaste campagne de démantèlement de ces réseaux dans les régions frontalières. Des milliers de victimes, dont des Éthiopiens, ont été libérées puis placées dans des camps de fortune dirigés par des groupes armés locaux, dans des conditions toujours jugées déplorables par des ONG.
En avril, un groupe de plus de 270 Africains, majoritairement éthiopiens, a tenté de s’échapper après avoir appris qu’ils pourraient être renvoyés dans les camps de trafic. Leur tentative a été stoppée par les forces de la Karen Democratic Benevolent Army (DKBA), qui ont ensuite facilité leur transfert à Myawaddy, sous le contrôle de la Force des gardes-frontières Kayin (BGF), pour entamer leur processus de rapatriement.
À ce jour, Addis-Abeba a pu rapatrier 251 de ses citoyens. Toutefois, selon plusieurs sources, plus de 700 Éthiopiens seraient encore retenus dans des camps sous administration armée, dans l’attente d’une aide pour regagner leur pays.
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