Le Nigéria a adopté une nouvelle politique, annoncée le 28 avril 2025, qui allège considérablement les exigences documentaires pour les transactions effectuées via le Système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS), un outil stratégique mis en place par Afreximbank et l’Union africaine pour soutenir la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).
La Banque centrale du Nigéria (CBN) a publié une circulaire autorisant désormais les particuliers et entreprises à effectuer des paiements via le PAPSS avec une documentation minimale : seules les pièces KYC (Connaître votre client) et LBC (Lutte contre le blanchiment de capitaux) seront exigées pour les transferts mensuels inférieurs à 2 000 dollars pour les particuliers et 5 000 dollars pour les entreprises.
Cette réforme représente une bouffée d’oxygène pour les petites et moyennes entreprises (PME), qui constituent l’épine dorsale du tissu économique nigérian. Elle leur permettra d’accéder plus facilement aux marchés africains, de réduire leurs coûts administratifs, et de fluidifier les échanges dans un contexte régional où la ZLECAf ambitionne de transformer le continent en une vaste zone de libre-échange.
Autre mesure notable : les banques commerciales nigérianes sont désormais autorisées à se procurer des devises via le marché des changes national afin de soutenir les opérations PAPSS, renforçant ainsi leur capacité à accompagner les clients dans leurs transactions régionales.
Le directeur général du PAPSS, Mike Ogbalu III, a salué cette décision comme « une étape charnière pour l’intégration économique du continent » et a appelé les autres pays africains à s’inspirer de cette dynamique.
« Cette initiative audacieuse permettra aux banques, aux entreprises et aux entrepreneurs nigérians de se connecter et de commercer plus facilement qu’auparavant, en utilisant une plateforme sécurisée et en monnaie locale », a-t-il déclaré.
Le PAPSS, en plein essor, compte aujourd’hui 16 pays, 14 commutateurs de paiement et plus de 150 banques commerciales connectées, dont 22 au Nigéria. L’intégration du PAPSS aux plateformes bancaires numériques est également en cours de développement, avec pour objectif d’amplifier l’adoption par le grand public et les entreprises.
Lancé officiellement en janvier 2022 à Accra, le PAPSS vise à réduire la dépendance aux devises étrangères dans les échanges africains et à concrétiser la vision d’un continent économiquement intégré et souverain. La réforme nigériane pourrait bien devenir un modèle pour les autres États membres de l’Union africaine.
TE/Sf/APA