Nasser Bourita appelle à faire, ensemble, de l’Atlantique africain « un levier d’unité, un moteur de prospérité partagée et un rempart de stabilité ».
Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a affirmé ce jeudi que l’Afrique atlantique devait s’imposer comme un centre géostratégique à part entière, moteur d’innovation et de résilience, refusant d’en demeurer une simple périphérie du système international.
Dans un discours adressé à la 5e réunion ministérielle du Processus des États africains atlantiques (PEAA), tenue à Praia, au Cabo Verde, le chef de la diplomatie marocaine a relayé la vision du roi Mohammed VI, pour qui « l’Afrique atlantique est un cœur géostratégique, une interface dynamique entre continents, une matrice d’innovation et de résilience ».
« Notre devoir est d’en faire une réalité visible, tangible et durable », a insisté M. Bourita, soulignant que ce partenariat afro-atlantique ne se limite pas à une plateforme stratégique, mais constitue également un levier politique, économique et humain pour faire émerger une Afrique souveraine, proactive et unifiée.
Le ministre a salué la dynamique collective portée par les pays du PEAA, qualifiant leur engagement de « cohérent, constant et résolu ». Il a affirmé que l’espace africain atlantique ne relève plus de la seule géographie, mais s’impose désormais comme « une réalité stratégique, endogène et assumée ».
Selon lui, le partenariat initié par le Roi Mohammed VI a posé les fondations d’un nouveau paradigme de coopération Sud-Sud, axé sur la responsabilité partagée. Il a notamment cité les priorités du processus : sécurité maritime, développement durable, lutte contre les menaces transnationales et protection de l’environnement.
Bourita a également averti que cette région charnière se trouve aujourd’hui à un moment décisif. « Elle est convoitée, scrutée, mais aussi exposée à des menaces multiples, systémiques et transversales », a-t-il déclaré, appelant à renforcer l’ancrage transrégional, à multiplier les synergies et à faire émerger une « voix audible, crédible et opérante ».
Le ministre a mis en exergue plusieurs initiatives concrètes entreprises dans le cadre du PEAA : le Forum des ministres de la Justice (avril 2024), la réunion des Présidents de parlements (février 2025) ou encore la Conférence sur la sécurité maritime (janvier 2025), autant de jalons qui illustrent une approche empirique, pragmatique et structurée.
La réunion de Praia est ainsi l’occasion, selon Bourita, de dresser un « bilan lucide » et de tracer une feuille de route stratégique. Le rapport de mise en œuvre présenté sur place montre que le processus progresse, identifie des actions concrètes et émet des recommandations opérationnelles.
Parmi celles-ci : la multiplication des réunions sectorielles à l’instar de celle des ministres de la Justice, l’instauration de mécanismes nationaux de coordination pour articuler les politiques nationales aux objectifs régionaux, et l’intégration de l’aquaculture dans les priorités, en tant que secteur clé pour la sécurité alimentaire, l’emploi et la durabilité.
Le Maroc, a conclu M. Bourita, s’engage à appuyer la mise en œuvre de ces recommandations via l’expertise de ses institutions, le partage d’expérience et la mobilisation de ses partenaires internationaux.
MK/ac/Sf/APA