La session de formation des acteurs électoraux, tenue ce lundi 12 mai 2025 à Abidjan, ouvre la réflexion sur les enjeux démocratiques, la protection des droits humains en période électorale et la transparence électorale, à six mois de la présidentielle ivoirienne.
Une formation aux enjeux électoraux a été organisée en Côte d’Ivoire par la Fondation Friedrich Naumann pour la Liberté, en partenariat avec la Fondation René Cassin et le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), avec le soutien du PNUD, de l’Ambassade de France et du CIRAM.
Elle a réuni 98 auditeurs composés, entre autres, d’enseignants, de magistrats, de juristes, d’avocats, d’étudiants, de forces de défense et de sécurité, de guides religieux et de membres d’organisations de la société civile.
Des participants sont venus de la France et de plusieurs pays du continent africain. Ils ont mené des réflexions lors de cette 9e session de formation autour du thème : « Processus électoraux et droit international des droits de l’Homme ».
Mme Namizata Sangaré, présidente du CNDH, a relevé que la région ouest-africaine s’est engagée depuis quelques années à résoudre les équations en matière de droits de l’homme, notamment celles liées à la gouvernance démocratique, à l’État de droit, à des élections libres, équitables et apaisées.
Malheureusement, les violations des droits de l’homme sont commises dans des contextes électoraux difficiles et d’agression contre la démocratie et la paix, a-t-elle déploré. Cette session vise à renforcer les capacités des défenseurs des droits de l’homme afin qu’ils puissent jouer pleinement.
Mme Namizata Sangaré a salué la tenue de cette session qui vise à « renforcer les capacités des participants pour une compréhension commune des nouveaux défis qui affectent la protection internationale des droits de l’homme ainsi que les actions qui permettent un renforcement des mécanismes de protection. »
Pour elle, la diversité des auditeurs montre l’intérêt de former de nouveaux « défenseurs » des droits de l’homme sur le continent africain, « rompus » aux processus électoraux en lien avec le droit international et les droits de l’Homme.
« Il s’agit à ce niveau de faire en sorte que les lois de nos pays puissent constituer une base solide pour une bonne gouvernance électorale qui améliore le respect des droits de l’homme, consolide la démocratie et renforce la stabilité des États », a déclaré la présidente du CNDH.
M. Sébastien Touzé, directeur de la Fondation René Cassin, s’est réjoui de la présence massive des participants, ce qui témoigne « d’une volonté commune de faire progresser les principes fondamentaux du droit et de la démocratie. »
« Nous sommes ici pour élever le débat, rappeler que le droit est un langage commun et que ce langage peut, s’il est fidèlement mis en œuvre, contribuer à transformer les tensions en règles, les rivalités en institutions, les promesses en engagements », a précisé M. Sébastien Touzé.
De son côté, Mme Alexandra Heldt, directrice Afrique de l’Ouest de la Fondation Friedrich Naumann pour la Liberté, a souligné que cette activité se tient dans un contexte où de nombreux pays, dont la Côte d’Ivoire, se préparent à des échéances électorales dans un climat marqué par des tensions.
« Les failles des systèmes (électoraux) génèrent souvent des violences, des exclusions, des violations de droits ». Et c’est dans ce cadre qu’est faite cette formation qui vise à explorer les mécanismes de protection des droits de l’Homme, du niveau international au régional, a dit Mme Alexandra Heldt.
Des thématiques sensibles seront également abordées, telles que la protection des personnes vulnérables, et les droits en période électorale. En plus, les participants seront formés sur les conflits post-électoraux, la participation des femmes aux processus électoraux ainsi que la protection des minorités et groupes vulnérables pendant les scrutins.
AP/Sf/APA