L’actualité ouest-africaine est marquée vendredi par un climat politique tendu en Côte d’ivoire à six mois de la présidentielle et l’intensification de la traque judiciaire sur la gestion des fonds publics, notamment ceux liés au Covid-19 au Sénégal.
A six mois de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, Jeune Afrique « passe au crible » les années Ouattara. Alors que le président ivoirien n’a pas encore annoncé s’il briguerait un quatrième mandat, ses partisans comme ses opposants s’activent à dresser son bilan. Dans un contexte de tensions croissantes, le climat politique devient de plus en plus crispé à l’approche du scrutin prévu pour le 25 octobre 2025, constate le magazine.
Dans cette atmosphère, la Commission électorale indépendante (CEI) et la Chambre des Rois et Chefs Traditionnels de Côte d’Ivoire ont affiché, jeudi 17 avril, leur volonté commune de garantir des élections apaisées. Réunies au siège de la CEI à Abidjan-Cocody, les deux institutions ont tenu une séance de travail sur le processus électoral en cours.
Par ailleurs, Abidjan.net rapporte un litige électoral impliquant Tidjane Thiam, président du PDCI-RDA, convoqué ce vendredi 18 avril à 10h devant la Présidente du Tribunal de Première Instance d’Abidjan. Ce contentieux l’oppose à Bolou Gouali Eloi.
Au Mali, Le Wagadu relève les contradictions entre discours et réalité sur l’irrigation agricole. Le 9 avril à Dakar, six pays sahéliens ont lancé un appel en faveur de l’irrigation, dans le sillage de la Déclaration de Dakar. Objectif : atteindre un million d’hectares irrigués d’ici 2035. Le Mali, signataire de cette initiative, y voit une réponse stratégique à la sécurité alimentaire et au changement climatique. Mais sur le terrain, seuls 243 000 hectares sont actuellement irrigués, un chiffre stable depuis plusieurs années. Pire encore, seuls 40 % de ces périmètres sont pleinement fonctionnels, selon le ministère malien de l’Agriculture.
Enfin, au Sénégal, Le Monde Afrique rapporte l’arrestation de plus de 250 personnes dans le cadre de la campagne de « reddition des comptes ». Depuis septembre 2024, environ 15 milliards de francs CFA ont été récupérés par le Pool judiciaire financier. Trois autorités judiciaires ont confirmé jeudi que cinq anciens ministres sont impliqués dans une affaire liée à la gestion du fonds Covid-19 et devront répondre devant la Haute cour de justice, constituée par des députés et des magistrats.
Les médias sénégalais se font largement l’écho de cette traque en cours. Le Soleil titre « Les procureurs montent au créneau », mettant en lumière les déclarations de magistrats sur les enquêtes en cours. Walf Quotidien constate que « la machine judiciaire s’emballe », tandis que L’AS évoque un parquet qui « enfonce l’ancien régime ». Le Quotidien parle pour sa part de « première vague parquée à la justice ».
ODL/te/Sf/APA