Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a annoncé mercredi des réformes en cours visant à moderniser le Code du travail et le Code de la sécurité sociale pour mieux protéger les travailleurs.
« Les réformes (sont) en cours pour disposer de nouveaux Codes du travail et de la sécurité sociale, afin d’assurer une meilleure protection sociale qui sera étendue aux acteurs de l’économie informelle », a indiqué ce matin à Diamniadio, à une trentaine de kilomètres de Dakar, le chef de l’Etat sénégalais. Il s’exprimait à l’ouverture de la quatrième édition de la Conférence sociale sur l’emploi et l’employabilité, placée sous le thème : « Emploi et Employabilité : Défis et perspectives pour un Sénégal souverain, juste et prospère ».
Cette orientation politique s’inscrit dans la continuité des annonces faites en janvier par le ministre du Travail, Abass Fall, qui avait indiqué que son département finalisait les décrets d’application des nouveaux codes, intégrant notamment l’extension de la protection sociale aux travailleurs émigrés.
« Cette année, il y aura un nouveau Code du travail et le Code de sécurité sera beaucoup plus extensible… Les travailleurs seront beaucoup plus sécurisés », avait-il déclaré dans un entretien au quotidien national Le Soleil.
Face à un parterre composé de membres du gouvernement, de représentants syndicaux, patronaux et de partenaires techniques et financiers, le président Faye a réaffirmé la priorité donnée à l’emploi des jeunes, « au cœur de notre ambition nationale ». Il a souligné que cette problématique « appelle une réponse collective, fondée sur la formation, la valorisation des compétences et l’accompagnement de l’entrepreneuriat ».
« L’État prendra toute sa part pour faire de l’employabilité un levier de dignité, de justice sociale et de transformation durable », a-t-il promis.
Le ministre de la Formation professionnelle, Moustapha Ndjeck Sarré, a pour sa part évoqué la « Grande offensive de la formation professionnelle », une initiative gouvernementale en cours de préparation pour former les jeunes et « les mettre à la disposition de l’économie ».
De son côté, le président de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (CNES), Adama Lam, a lancé un plaidoyer en faveur d’un partenariat plus équilibré entre l’État et le secteur privé. « L’État ne crée pas d’emplois de manière imaginaire (…) il est temps que les autorités développent une complicité positive avec le secteur privé », a-t-il affirmé.
Le représentant du patronat a également dénoncé la pression excessive exercée sur les entreprises par des contrôles administratifs « instantanés et combinés ». Si M. Lam a rappelé que le « respect des lois et règlements est non négociable », il a insisté sur la nécessité de leur application intelligente, afin d’éviter d’« asphyxier les entreprises et, par conséquent, l’activité économique ».
ODL/te/Sf/APA