La faim aiguë progresse pour la sixième année consécutive dans les régions les plus fragiles du monde.
En 2024, 295 millions de personnes dans 53 pays et territoires ont été confrontées à l’insécurité alimentaire aiguë, soit près de 14 millions de plus qu’en 2023, selon le Rapport mondial sur les crises alimentaires publié ce vendredi par la FAO.
Les conflits, les chocs économiques, les événements climatiques extrêmes et les déplacements forcés continuent d’alimenter cette crise, avec des conséquences dramatiques pour des millions de personnes, notamment dans des zones déjà en grande détresse humanitaire.
Le nombre de personnes confrontées à une faim catastrophique (phase 5 de l’IPC/CH) a plus que doublé pour atteindre 1,9 million – un niveau sans précédent depuis le début du suivi en 2016. Des situations critiques sont signalées dans la bande de Gaza, au Soudan, au Soudan du Sud, au Mali et en Haïti.
La malnutrition infantile aiguë s’aggrave également : près de 38 millions d’enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition dans 26 zones de crise.
Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a réagi avec fermeté : « Ce rapport est une alarme. À l’heure où les besoins explosent, les financements humanitaires s’effondrent. C’est un échec collectif. Nous ne pouvons pas tourner le dos à ceux qui ont faim. »
Les principaux facteurs de la crise en 2024 sont les conflits armés qui sont la première cause d’insécurité alimentaire aiguë, affectant 140 millions de personnes dans 20 pays ; les chocs économiques entraînant inflation, dévaluation monétaire et ralentissement économique ont touché 59,4 millions de personnes dans 15 pays.
Il y a également le phénomènes climatiques extrêmes qui provoque sécheresses et inondations liées à El Niño ont frappé 96 millions de personnes dans 18 pays ; et les déplacements forcés faisant que sur les 128 millions de déplacés dans le monde, 95 millions vivent dans des pays touchés par des crises alimentaires.
Le rapport avertit que les perspectives pour 2025 restent sombres, avec une chute historique attendue des financements humanitaires ciblant la faim et la malnutrition.
Le Réseau mondial contre les crises alimentaires appelle à une mobilisation urgente et durable : investissements dans les systèmes alimentaires locaux, renforcement des services de nutrition, et interventions centrées sur les communautés touchées pour briser le cycle des crises.
TE/APA