À quelques semaines de la célébration de la Tabaski, le gouvernement sénégalais se mobilise pour assurer un approvisionnement optimal en moutons et renforcer la sécurité du cheptel. Un Conseil interministériel présidé par le Premier ministre Ousmane Sonko s’est tenu, mardi au Building administratif président Mamadou Dia, débouchant sur un ensemble de décisions stratégiques concernant l’offre de moutons et la lutte contre le vol de bétail.
Le Premier ministre a salué les résultats de l’année 2024, marquée par l’atteinte et même le dépassement des objectifs d’approvisionnement : 955 175 têtes recensées, soit 117,92 % de l’objectif fixé. La production locale a couvert près de 69 % des besoins, le reste ayant été assuré par les importations en provenance du Mali et de la Mauritanie.
Pour 2025, l’ambition est de consolider ces acquis et d’en corriger les limites. Il s’agit notamment de pallier le manque d’espaces de vente adaptés, de mieux encadrer l’installation des points de vente et de faciliter l’accès au crédit pour les opérateurs. Un accent particulier sera mis sur la réduction du coût de l’aliment de bétail, souvent pointé du doigt par les éleveurs.
Sécurité et logistique : un dispositif intersectoriel mobilisé
Les ministères de l’Intérieur, des Forces armées, des Transports, de l’Agriculture, de l’Industrie, du Commerce, des Finances et de l’Intégration africaine sont mobilisés pour garantir un acheminement fluide et sécurisé du bétail, notamment par la facilitation du passage aux frontières, la présence de bergers accompagnateurs dans les véhicules de transport, et l’application effective des exonérations fiscales.
Un vaste chantier d’aménagement est lancé pour mettre à niveau les points de vente : éclairage, points d’eau temporaires, postes médicaux, gestion de l’hygiène, et installation de stocks d’aliments subventionnés. Un projet de parc à bétail de grande envergure à Diamniadio-Thiès est également à l’étude.
Vol de bétail : cap sur une réponse systémique
Malgré le renforcement du cadre légal, le vol de bétail persiste dans plusieurs zones rurales. Face à cette recrudescence, le Gouvernement annonce une intensification de la lutte. Des patrouilles mixtes seront déployées dans les zones sensibles, appuyées par un système de renseignement communautaire.
Un atelier national réunira en juin l’ensemble des acteurs pour élaborer une stratégie concertée. À cela s’ajoutent la mise en place d’un système d’identification nationale du cheptel, l’adoption imminente des décrets d’application du Code pastoral, et la création d’un registre national du bétail d’ici fin 2025. Le Sénégal compte aussi renforcer sa coopération avec les pays voisins dans le cadre de la lutte transfrontalière.
Coordination et suivi : un pilotage resserré
La coordination des opérations sera assurée par le ministère de l’Agriculture, tandis que les gouverneurs veilleront à la mise en œuvre locale des plans d’action. Un rapport-bilan de la campagne sera transmis au Premier ministre d’ici le 31 juillet. Par ailleurs, un plan national d’autosuffisance en moutons de Tabaski est en cours d’élaboration.
À travers cet ensemble cohérent de mesures, le gouvernement entend garantir aux Sénégalais une Tabaski 2025 sereine, inclusive et bien organisée, tout en protégeant les éleveurs et en soutenant l’économie pastorale nationale.
TE/Sf/APA