Les quotidiens sénégalais parvenus vendredi à APA titrent sur une diversité de sujets dominés par l’inauguration de la nouvelle sphère des Nations unies à Dakar par le président Macky Sall dont le principal opposant, Ousmane Sonko, tente de mettre en place une nouvelle stratégie politique pour espérer participer à l’élection présidentielle de 2024.
Le Soleil indique que la nouvelle ville de Diamniadio, située à une trentaine de kilomètres de Dakar, est désormais le « QG de l’Onu ». Outre les sphères ministérielles du gouvernement, fonctionnelles depuis plusieurs mois, le président Macky Sall a inauguré jeudi 23 novembre « la sphère abritant toutes les entités » de l’organisation des Nations unies au Sénégal. Le complexe de treize hectares, « avec toute les commodités et alimenté à 80% en énergie solaire », compte « 34 agences onusiennes », souligne le journal.
« J’ai voulu vous offrir un cadre idéal et adéquat de travail », justifie le chef de l’Etat sénégalais aux représentants onusiens à Dakar. L’AS note à ce propos que « Macky Sall bombe le torse » avec la « transformation de Diamniadio en une ville moderne », à cinq mois de la fin de son deuxième mandat alors qu’il a décidé de ne pas se représenter à la prochaine élection présidentielle.
Face à cette perspective, L’Observateur tente de comprendre malgré tout « l’équation du fonds de +Je+ de Macky » Sall qui continue de tenir des « conseils présidentiels » ponctués d’annonces d’« investissements » sur différents secteurs et plusieurs localités de l’intérieur du pays. Toutefois, le journal estime que « la mobilisation des ressources » constitue un « défi » pour le Président Sall.
Pour sa part, Sud Quotidien décrie le « silence coupable de l’opposition » sur les « changements à la commission électorale nationale autonome (Cena), le blocage des rapports de corps de contrôle, les violations du règlement intérieur de l’Assemblée nationale », entre autres.
En revanche, EnQuête note que c’est « le temps des manœuvres » au sein du parti d’opposition Pastef, dissous par les autorités, en perspective de la présidentielle de février 2024. Selon le journal, la formation politique d’Ousmane Sonko, considéré par plusieurs observateurs comme l’actuel chef de l’opposition sénégalaise, a abandonné son discours va-t-en-guerre du « gatsa gatsa », changeant ainsi « de braquet pour espérer desserrer l’étau de l’Etat » engagé sur plusieurs batailles judiciaires avec le maire de Ziguinchor (sud), classé troisième à la dernière présidentielle avec plus de 15% des suffrages et qui est crédité par les analystes d’un bon score aux prochaines joutes électorales s’il est autorisé à y participer.
« Le combat contre Macky Sall, ce n’est plus un combat de la force », soutient Amadou Ba, mandataire du candidat Bassirou Diomaye Faye, secrétaire général du Pastef, actuellement en détention comme son leader Ousmane Sonko, mais qui est désigné comme le premier choix pour recueillir les parrainages citoyens à quelques jours de la fin de cette opération alors que les militants du parti ne sont pas assurés si Sonko remportera ses combats judiciaires pour espérer valider sa candidature à la présidentielle auprès du Conseil constitutionnel.
Pour Mamadou Sy Albert, journaliste et analyste politique, « les actions de Sonko, dans le passé, étaient liées à un contexte de procès Adji Sarr », du nom de la masseuse qui l’avait accusé de viols et menaces de mort et qui a fini par le faire condamner à une peine de deux ans ferme pour corruption de jeunesse.
ODL/ac/APA