Les quotidiens sénégalais parvenus mercredi à APA titrent principalement sur la fronde contre Idrissa Seck au sein de la mouvance présidentielle depuis l’annonce de sa candidature pour 2024 et la grogne de certaines municipalités après la décision « unilatérale » de l’Etat d’augmenter les salaires des agents municipaux.
Le Quotidien remarque un « temps Seck à Benno » Bokk Yakaar (BBY, unis pour un même espoir), la coalition présidentielle, un climat provoqué par la « déclaration de candidature » à la prochaine présidentielle du puissant allié Idrissa Seck, classé deuxième avec plus de 20% des suffrages en 2019. Le président du parti Rewmi (le pays) a effectué quelques temps après son entrisme dans le gouvernement avant d’être nommé à la tête du Conseil économique, social et environnemental (Cese).
Le Secrétariat exécutif permanent (Sep) de BBY a notamment déploré « la démarche cavalière » de l’ex-maire de la ville de Thiès qui « n’a pas respecté les règles de bienséance ». Dans un communiqué, le Sep a expliqué « le bien-fondé d’avoir une candidature unique pour +constituer le rempart robuste capable de conjurer les efforts des forces antirépublicaines et anti-démocratiques afin de préserver la paix et la stabilité dans notre pays+ », rapporte le journal avant de se faire l’écho de la « fronde contre le président du Cese » à savoir que « huit des douze membres du bureau ont boudé Idy », diminutif du nom d’Idrissa Seck.
« Benno clashe Idy », fait remarquer Bés Bi, soulignant que « l’Alliance pour la République (APR, pouvoir) et ses alliés regrettent » la « décision » d’Idrissa Seck de déclarer sa candidature « sans aucune discussion au sein de BBY » qui, « dans son fonctionnement, au regard de l’expérience, a toujours procédé selon des principes, à chaque fois qu’elle doit aller dans une compétition électorale ».
Si le président du Cese est « presque sursitaire » après sa déclaration de candidature, Sud Quotidien précise que le président « Macky Sall est poussé à jouer à l’arbitre ». En effet, le « départ » d’Idrissa Seck de la tête de cette institution est « la question qui turlupine moult observateurs de la scène politique après la sortie du leader de Rewmi annonçant sa candidature à la présidentielle de 2024 ».
« En tout cas, le ton monte de plus en plus au sein du Cese, exigeant la démission ou l’éviction du président en exercice depuis son ralliement à la coalition BBY. A défaut d’un retrait d’Idrissa Seck pour se conformer à la posture coutumière et/ou républicaine de tout candidat à la présidentielle engagé contre le pouvoir en place, la balle semble du côté du président de la République, Macky Sall, dont la réponse est très attendue au prochain Conseil des ministres. A moins que le deal que certains esprits subodorent dans la sortie d’Idrissa Seck, destinée à enfumer vraisemblablement l’opposition, ne se vérifie », note le journal.
Walf Quotidien évoque les « difficultés des primo-votants à s’inscrire sur les listes » électorales, qualifiant ce procédé comme un « filtre avant l’heure ». A dix mois de la prochaine présidentielle, « le pouvoir cherche-t-il à décourager les primo-votants qui veulent s’inscrire sur les listes électorales ?, s’interroge le journal. En tout cas, l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye dénonce les +difficultés intentionnelles+ contre les jeunes. Il s’agit, selon lui, d’une sorte de filtre avant le parrainage citoyen » devant décider des candidats retenus pour le scrutin présidentiel de 2024.
L’Observateur évoque « le sale coup de l’Etat aux collectivités territoriales » avec la « revalorisation unilatérale des salaires des agents municipaux » plongeant des maires dans des « difficultés à payer les salaires ». Le ministre en charge des Collectivités territoriales, Mamadou Talla, précise en revanche que « l’Etat continuera d’accompagner les collectivités territoriales, mais elles doivent respecter la loi en payant les agents ».
Toutefois, Le Soleil rapporte que cette mesure « inquiète les exécutifs locaux ». L’augmentation des salaires dans la fonction publique territoriale est une « double peine +insoutenable+ » pour la ville de Rufisque alors que le président du Conseil départemental de Diourbel (centre) « veut une loi des finances rectificative ».
Malgré les craintes, « l’Etat pourrait accorder une subvention exceptionnelle aux collectivités territoriales », estime Mamadou Mbaye, expert en décentralisation et ancien maire de la commune dakaroise de Grand Yoff.
ODL/ac/APA