L’arrestation de Mamadou Awa Gassama, membre du Conseil national de transition (CNT) du Mali, peut raviver les tensions entre Bamako et Abidjan, deux ans après la crise des 49 soldats ivoiriens détenus au Mali.
Mamadou Awa Gassama, membre du Conseil national de transition (CNT) du Mali, a été inculpé et placé sous mandat de dépôt à Abidjan, dans un contexte diplomatique toujours fragile entre la Côte d’Ivoire et le Mali.
Son arrestation, intervenue il y a plusieurs jours alors qu’il assistait à des funérailles à Séguéla, a été confirmée par des sources judiciaires concordantes. Il est poursuivi pour outrage à l’autorité, incitation à la haine et tentative de déstabilisation des institutions, des accusations liées à des propos relayés sur les réseaux sociaux.
En droit ivoirien, l’outrage à l’autorité publique est puni de 15 jours à deux ans d’emprisonnement. Les autres chefs d’accusation relèvent potentiellement d’atteintes à l’ordre public. La détention préventive a été ordonnée par un juge d’instruction sur la base de l’article 140 du Code de procédure pénale.
Cette affaire survient dans un climat de méfiance persistante entre Abidjan et Bamako, marqué par l’épisode tendu de l’arrestation de 49 soldats ivoiriens à Bamako en juillet 2022. Accusés alors de « mercenariat » par les autorités maliennes issues du coup d’État d’août 2020 et de la rectification de la transition de mai 2021, ils avaient été détenus plusieurs mois avant d’être finalement libérés début 2023, après une intense médiation diplomatique.
Ni le parquet d’Abidjan ni les autorités maliennes ne se sont exprimés officiellement sur le cas de Mamadou Awa Gassama. Mais cette nouvelle friction judiciaire ravive les tensions et retient l’attention des observateurs régionaux, soucieux de la stabilité des relations entre les deux pays voisins.
MD/te/Sf/ac/APA