Un projet de loi circule, à l’encontre le Polisario, aux États-Unis où seule une décision du département d’État peut officialiser l’inscription d’un groupe sur la liste des organisations terroristes étrangères, conformément au cadre juridique en vigueur.
Un projet de loi a été officiellement déposé à la Chambre des représentants des États-Unis visant à désigner le Front Polisario comme organisation terroriste étrangère (FTO), dans le cadre de la première session du 119ᵉ Congrès. L’initiative est portée par le représentant républicain de Caroline du Sud, Joe Wilson, figure influente du caucus pro-marocain au Capitole.
Intitulé Polisario Front Terrorist Designation Act, le texte législatif propose l’imposition de sanctions financières, diplomatiques et judiciaires à l’encontre du Front Polisario. Le groupe y est qualifié de « milice marxiste » soutenue par « l’Iran, le Hezbollah et la Russie », qui « offre à l’Iran un avant-poste stratégique en Afrique et déstabilise le Royaume du Maroc, allié des États-Unis depuis 248 ans ».
Selon les termes du document, transmis au comité compétent de la Chambre, le Front Polisario est présenté comme un mouvement séparatiste né en 1973, opérant principalement dans la région du Sahara. Le texte invoque des préoccupations sécuritaires régionales, pointant les « connexions présumées » du mouvement avec des puissances hostiles aux intérêts américains.
Le projet de loi vise à inscrire l’organisation dans le cadre juridique prévu par la législation américaine encadrant la désignation des FTO (Foreign Terrorist Organizations), un mécanisme qui permet d’activer une série de sanctions, notamment le gel d’avoirs et des restrictions de déplacement pour ses responsables et soutiens.
Cependant, la décision finale d’inscription du Polisario sur la liste noire des FTO relève du département d’État américain, seule autorité habilitée à prononcer une telle désignation.
Ce texte intervient dans un contexte marqué par un durcissement du ton de certains élus américains à l’égard du Polisario, en écho à l’évolution des alliances stratégiques dans la région et au renforcement du partenariat sécuritaire entre Washington et Rabat.