Le chef de l’État nigérien a sollicité l’appui de son homologue malien.
A la tête d’une importante délégation composée de membres du gouvernement de la transition et d’autres personnalités du sérail, le général Abdourahamane Tiani a consacré au Mali, jeudi 23 novembre, sa première visite à l’étranger depuis sa prise de pouvoir le 26 juillet dernier à la suite d’un putsch contre Mohamed Bazoum.
Après un échange à huit clos avec le président de la Transition malien au palais de Koulouba, la rencontre a été élargie aux membres des délégations des deux pays. Au menu des échanges figurait bien évidemment le renforcement de la collaboration autour de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), une organisation composée du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Une organisation créée, d’après l’homme fort du Niger pour « lutter contre le terrorisme et le crime en bandes organisées ».
Il a également assuré que les trois pays « ne failleront pas » grâce au soutien de leurs peuples. A ses yeux, ces derniers, à travers l’AES « ont pris conscience que rien ne les détournera de faire du Sahel non pas une zone d’insécurité mais une zone de prospérité ».
Le général Tiani n’a pas manqué de vive voix de féliciter les autorités maliennes pour la reprise de Kidal, le 14 novembre dernier, après une décennie d’absence de l’Armée. Selon lui, il s’agit d’une «occasion pour commencer la pacification du sahel de façon générale ».
La question de l’embargo imposé par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) a également occupé les discussions. Au-delà du désaccord du Mali et du Burkina Faso contre ces mesures, le général Tiani se dit tout de même « disposé au dialogue » avec l’organisation ouest-africaine. Il a ainsi déclaré que « nous allons solliciter une fois de plus le soutien du Mali, du Burkina et d’autres pour que cet embargo soit levé ». Pour autant, il a appelé les dirigeants ouest-africains à être « sincères, animés de bonne volonté et du souci des peuples africains ».
Sa visite-éclair à Bamako coïncide avec celle du Premier ministre burkinabè, Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambèla, arrivé la veille.
L’opérationnalisation de l’AES en question
L’occasion pour les délégations d’experts des trois pays de se pencher sur l’opérationnalisation des organes de l’AES couvrant les domaines de l’économie, de la culture, de la politique et des affaires sociales.
L’objectif général de cette réunion est d’« échanger et créer une synergie d’actions entre les pays membres sur l’accélération du processus d’intégration économique et financière au sein de l’Alliance ». En clair, elle doit permettre d’évaluer les forces, les faiblesses, les opportunités et les menaces qui se présentent à l’Alliance. Les résultats de cette réunion seront soumis à l’appréciation de la conférence des ministres des finances de l’Alliance qui se chargera de les valider lors de leur rencontre prévue demain samedi 25 novembre. Laquelle sera suivie de la rencontre des ministres des Affaires étrangères des trois Etats le 30 novembre prochain.
Une réunion entre les diplomatiques qui vise à « décider des protocoles additionnels à adopter, des organes à mettre en place ainsi que des mesures politiques et de coordination diplomatique à définir sur la base des recommandations des Hauts fonctionnaires, réunis les 27 et 28 novembre prochains ». Des rencontres destinées à dégager les voies et moyens permettant d’opérationnaliser l’AES.
MD/ac/APA