Les Nations Unies ont lancé la deuxième phase de leur Programme phytosanitaire africain, une initiative continentale visant à lutter contre les ravageurs des cultures grâce à des outils de surveillance numérique avancés.
Menée par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV), cette nouvelle phase s’appuie sur un projet pilote de 2023 visant à renforcer les capacités nationales d’identification et de gestion des infestations de ravageurs au
Cameroun, en République démocratique du Congo, en Egypte, en Guinée-Bissau, au Kenya, au Mali, au Maroc, en Sierra Leone, en Ouganda, en Zambie et au Zimbabwe.
Le lancement de la deuxième phase, organisé lundi par le ministère sud-africain de l’Agriculture, a réuni plus de 50 experts en santé des végétaux de neuf pays pour une formation d’une semaine au diagnostic numérique et à la surveillance sur le terrain.
Des participants venus d’Algérie, du Cap-Vert, du Tchad, de la République du Congo, du Libéria, du Malawi, du Sénégal, d’Afrique du Sud et de Tunisie sont formés à l’utilisation de tablettes GPS, d’applications d’enquête personnalisées et de protocoles standardisés pour surveiller et signaler les ravageurs d’importance économique et environnementale critique.
De retour dans leurs pays respectifs, ils devraient transmettre leurs connaissances aux organisations nationales de protection des végétaux de la région.
« Nous constituons une masse critique d’inspecteurs, de techniciens et d’agents phytosanitaires à travers l’Afrique en dotant les agents de la santé des végétaux des outils et des compétences nécessaires pour prévenir et contrer les principales menaces phytosanitaires, qui compromettent à terme la sécurité alimentaire, le commerce agricole, la croissance économique et l’environnement », a déclaré Beth Bechdol, Directrice générale adjointe de la FAO.
Elle a souligné qu’en dotant les agents de première ligne d’outils numériques, l’initiative contribuerait à créer un bouclier continental contre les ravageurs invasifs.
Le programme est soutenu par un financement de l’Union européenne et du Royaume-Uni, après un soutien initial du ministère américain de l’Agriculture.
Il vise à atténuer les menaces phytosanitaires généralisées telles que la chenille légionnaire d’automne, qui cause à elle seule des pertes de récoltes annuelles estimées à 9,4 milliards de dollars en Afrique, selon le Centre international pour l’agriculture et les biosciences.
Le ministre sud-africain de l’Agriculture, dans une allocution prononcée par le directeur de la santé des végétaux, Jan Hendrik Venter, a appelé à une application plus stricte des normes phytosanitaires afin de soutenir les ambitions de l’Afrique dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine.
« Des responsables de la santé des végétaux bien formés et bien équipés sur tout le continent constituent notre meilleure ligne de défense pour maintenir le statut de zone exempte ou à faible prévalence de parasites, une condition essentielle pour accéder à ces marchés lucratifs », a-t-il ajouté.
Cette initiative s’inscrit dans la stratégie de santé des végétaux de l’Union africaine et intervient à un moment critique : les parasites détruisent actuellement jusqu’à 40 % de la production agricole mondiale chaque année, menaçant à la fois les moyens de subsistance et les écosystèmes.
JN/fss/Sf/APA