Un drone iranien a explosé ce samedi dans le sud d’Israël, tandis qu’Israël riposte par des frappes ciblées contre des cadres des Gardiens de la Révolution. Téhéran revendique aussi l’interception de plusieurs drones israéliens au-dessus de Qom.
Un drone iranien a explosé ce samedi matin au-dessus du kibboutz Yotvata, dans le désert du Néguev, au sud d’Israël. Selon l’agence de presse iranienne IRNA, l’appareil visait une cible militaire et aurait échappé aux systèmes de défense israéliens, qui « ont échoué à l’intercepter ».
Toujours d’après IRNA, des dizaines de drones israéliens ont été interceptés dans le ciel de Qom, en Iran, par des tireurs d’élite appartenant à l’unité de sécurité Imam Ali du Corps des Gardiens de la Révolution islamique. Cette version n’a pu être confirmée de manière indépendante.
De son côté, Israël affirme avoir mené plusieurs frappes ciblées contre des infrastructures et des responsables iraniens, notamment dans les provinces de Qom et de Téhéran. À en croire Reuters, l’armée israélienne a annoncé la mort de Saeed Izadi, chef de la branche « Palestine » de la Force Qods, ainsi que celle de Benham Shariyari, tous deux figures importantes des Gardiens de la Révolution.
Le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a affirmé, selon Reuters, que ces frappes avaient permis de retarder le programme nucléaire iranien de deux à trois ans. Les installations visées comprendraient le site d’enrichissement de Natanz et le réacteur d’Arak, déjà mentionnés dans des précédents rapports d’Associated Press.
Les tirs de missiles et de drones se sont poursuivis, touchant notamment Jérusalem, Tel-Aviv et le sud du pays. D’après l’agence AP, plus de 200 blessés ont été recensés ces dernières 48 heures, dont une partie lors de la frappe contre l’hôpital Soroka de Beersheba, survenue le 19 juin.
À l’échelle diplomatique, les appels à la désescalade se multiplient. Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a exhorté les deux parties à « donner une chance à la paix », rapporte The Guardian. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a, quant à lui, accusé Israël de vouloir saboter les négociations nucléaires, selon une déclaration reprise par Reuters. Il appelle à « des pourparlers directs sous médiation internationale ».
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a de son côté déclaré à Genève que toute intervention américaine serait « très dangereuse pour tous », à en croire l’agence britannique.
Aux États-Unis, le président Donald Trump a indiqué, selon AP, qu’il envisageait une réponse militaire conditionnée à l’évolution du programme nucléaire iranien, mais qu’il privilégiait pour l’instant « une fenêtre diplomatique limitée dans le temps ».
Le bilan humain continue de s’alourdir. D’après diverses estimations recoupées par Reuters et AP, le nombre de morts en Iran s’élève entre 430 et 657, tandis que 25 civils israéliens ont été tués depuis le début des hostilités, et plus de 200 blessés.
AC/Sf/APA