A Rabat, l’APSACO 2025 a lancé un plaidoyer pour une sécurité africaine fondée sur l’appropriation et la coopération régionale.
La Conférence africaine sur la paix et la sécurité (APSACO) a réuni à Rabat, lors de sa neuvième édition, les 19 et 20 juin, experts et décideurs venus du continent pour débattre des réponses africaines face aux défis sécuritaires. Dans un contexte de mutation géopolitique, les participants ont appelé à renforcer les capacités nationales, repenser l’intégration régionale et projeter une voix africaine autonome sur la scène internationale.
Organisée dans la capitale marocaine, l’édition 2025 de l’APSACO s’est conclue sur un consensus : l’Afrique doit bâtir ses propres modèles de gouvernance sécuritaire. Les discussions ont insisté sur la nécessité d’une architecture continentale mieux financée, d’une planification stratégique à long terme et d’un soutien accru aux forces de sécurité africaines.
Les échanges ont pointé les limites de certaines organisations régionales, notamment en Afrique de l’Ouest, et souligné l’émergence de nouvelles alliances au Sahel comme réponse au désengagement international. Le besoin de mécanismes locaux de prévention des conflits et de résilience face aux menaces hybrides a été réaffirmé.
L’APSACO a également mis en lumière l’enjeu de la souveraineté narrative et du positionnement africain dans un monde multipolaire. Le concept de « non-alignement actif » a été présenté comme une voie pour renforcer l’autonomie diplomatique du continent sans exclure les partenariats extérieurs.
Un consensus s’est dégagé sur la nécessité d’une meilleure coordination entre l’Union africaine et les organismes régionaux, d’outils d’alerte précoce plus performants et d’une gouvernance plus intégrée des réponses sécuritaires. L’usage croissant des technologies émergentes par des groupes non étatiques a été cité comme un facteur de déstabilisation majeur, imposant aux institutions africaines une adaptation plus rapide.
En clôture, les travaux ont évalué l’architecture continentale de paix et de sécurité, en mettant en évidence ses limites : manque de financement, ingérences politiques, chevauchement des mandats.
MK/ac/Sf/APA