Le Parlement sud-africain appelle à une réforme urgente du secteur des transports, pointant des retards, des déficits budgétaires et des défaillances systémiques qui freinent les objectifs de développement national.
La Commission parlementaire spéciale sur les infrastructures publiques d’Afrique du Sud a lancé un appel en faveur d’une refonte complète du système de transport, pointant du doigt les failles de gouvernance, les retards administratifs et les contraintes budgétaires qui freinent les ambitions de développement du pays.
Lors d’une séance d’information consacrée au plan stratégique 2025-2026 du ministère des Transports, le président de la commission, Rikus Badenhorst, a souligné que la modernisation des transports est essentielle pour la relance économique. Le plan ministériel prévoit notamment la relance du fret ferroviaire, le renforcement du transport de voyageurs, une réduction de 50 % des décès routiers d’ici 2030, et une plus grande implication du secteur privé dans les investissements.
Mais les parlementaires ont exprimé de profondes inquiétudes sur la capacité de mise en œuvre de ces objectifs. Le cas le plus emblématique reste celui du compte des cartes de permis de conduire (DLCA), avec un retard de production estimé à 680 000 cartes, causé par des pannes d’équipements et des dysfonctionnements dans la passation des marchés. Le ministère s’est engagé à régulariser la situation sous trois mois, mais les députés pointent des problèmes structurels plus larges.
Autre source de préoccupation majeure : la gestion du Fonds d’indemnisation des accidents de la route (RAF), critiqué pour ses retards de paiement et ses lourdeurs administratives. Les élus demandent un rapport détaillé sur sa gouvernance et sa situation financière. Le RAF prévoit 321 millions de rands de recettes contre 379 millions de dépenses pour l’exercice à venir, alimentant les craintes sur sa viabilité à long terme.
Enfin, les parlementaires ont recommandé un encadrement plus strict des entités de transport public et plaidé pour la création d’outils réglementaires tels qu’un indice national des tarifs de taxis, afin de mieux équilibrer les intérêts des usagers et des opérateurs du secteur informel.
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