Le parti sud-africain ActionSA propose de restreindre l’accès des migrants sans papiers aux services publics, via des amendements constitutionnels ciblant le logement, la santé et l’éducation.
Le parti d’opposition sud-africain ActionSA a soumis une série de propositions d’amendements constitutionnels visant à corriger ce qu’il considère comme une interprétation abusive de certaines dispositions de la Constitution, contribuant, selon lui, à la crise migratoire persistante dans le pays.
Présentant les grandes lignes de ces propositions, le chef parlementaire d’ActionSA, Athol Trollip, a dénoncé l’usage détourné de certaines clauses constitutionnelles pour justifier l’octroi de services publics essentiels — tels que le logement, les soins de santé ou l’éducation — à des personnes en situation irrégulière.
Dans un communiqué publié mardi, M. Trollip a pointé du doigt le préambule de la Constitution, notamment la phrase « L’Afrique du Sud appartient à tous ceux qui y vivent », interprétée selon lui de manière excessive au profit de migrants sans papiers.
« ActionSA a déposé une série d’amendements constitutionnels destinés à revoir en profondeur des dispositions qui ont été instrumentalisées, alimentant ainsi la crise de l’immigration illégale et permettant une exploitation abusive des ressources limitées de notre pays », a-t-il déclaré.
Le parti propose notamment de modifier l’article 26 de la Constitution afin de préciser que l’obligation de fournir un hébergement d’urgence temporaire (Temporary Emergency Accommodation, TEA) ne s’applique qu’aux citoyens sud-africains et aux personnes résidant légalement sur le territoire.
Selon Trollip, l’interprétation actuelle, jugée trop large, contraint les municipalités à allouer des ressources limitées au logement de personnes en situation irrégulière, au détriment des citoyens sud-africains. Des amendements similaires sont envisagés pour les articles 27 et 29, relatifs respectivement au droit à la santé et à l’éducation.
Il cite à ce propos des cas de cliniques et d’écoles surchargées, confrontées à une hausse du nombre d’usagers non enregistrés, ce qui aggraverait la pression sur les services publics.
Destinées à orienter les travaux du Comité parlementaire mixte de révision constitutionnelle, ces propositions entendent, selon Trollip, préserver les fondements de la Constitution tout en comblant des failles interprétatives menant à un déséquilibre dans la répartition des ressources.
Il assure que ces réformes visent à réaffirmer les droits des citoyens sud-africains tout en respectant les principes humanitaires inscrits dans la loi fondamentale.
La crise migratoire sud-africaine, alimentée par un afflux massif de ressortissants africains sans papiers exerçant une pression croissante sur les services publics, est au cœur d’un débat national intense, à l’approche des élections locales prévues en 2026. Les amendements proposés par ActionSA pourraient ainsi ouvrir la voie à des initiatives similaires d’autres partis d’opposition.
JN/lb/ac/Sf/APA