Face à une épidémie de choléra qui s’aggrave et touche désormais 16 pays africains, les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique) ont annoncé leur volonté d’adapter la stratégie mise en œuvre avec succès contre le mpox (anciennement variole du singe) à cette nouvelle crise sanitaire.
Ngashi Ngongo, conseiller principal du directeur général du CDC Afrique, a expliqué que les enseignements tirés de la lutte contre le mpox – notamment l’importance d’une collaboration étroite avec les partenaires internationaux – seront appliqués à la riposte contre le choléra.
« L’expérience acquise lors de la réponse au mpox, en particulier la coordination avec divers partenaires, sera désormais mobilisée pour contenir l’épidémie de choléra », a-t-il déclaré ce lundi.
Pour rappel, le CDC Afrique avait géré l’épidémie de mpox à travers son Équipe de soutien à la gestion des incidents (IMST), une cellule de crise conjointe avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS), soutenue par 26 partenaires mondiaux. Cette même structure sera désormais chargée de coordonner les actions contre le choléra, avec un accent mis sur le renforcement de la surveillance, la résilience des systèmes de santé et la production locale de fournitures médicales essentielles.
Depuis janvier 2024, plus de 178 000 cas de choléra ont été signalés sur le continent, dont plus de 1 600 décès. L’épidémie est particulièrement sévère en Angola, en République démocratique du Congo, au Soudan et au Soudan du Sud, ces quatre pays concentrant à eux seuls plus de 90 % des cas.
Le Soudan du Sud a recensé plus de 22 000 infections et 470 décès, tandis que l’Angola a enregistré plus de 15 000 cas et plus de 500 décès.
D’autres pays affectés incluent l’Éthiopie, le Ghana, le Kenya, le Malawi, le Mozambique, la Namibie, le Nigeria, le Rwanda, l’Ouganda, la Zambie et le Zimbabwe, selon les données du CDC Afrique.
Cependant, au-delà de la réponse d’urgence, les experts soulignent l’importance de s’attaquer aux causes structurelles de la maladie, telles que l’accès limité à l’eau potable et aux installations d’assainissement. Les conflits dans plusieurs zones touchées aggravent la situation, entravant l’approvisionnement en eau et perturbant les services de santé.
Des appels ont également été lancés pour renforcer les capacités régionales d’approvisionnement en vaccins, face aux pénuries persistantes. Un partenariat renforcé avec le Groupe de travail mondial sur la lutte contre le choléra – une coalition d’ONG, d’universités et d’agences onusiennes – est considéré comme essentiel pour assurer une réponse durable à la crise.
JN/fss/te/Sf/APA