Le Soudan a annoncé ce jeudi la rupture de ses relations diplomatiques avec les Émirats arabes unis accusés de soutenir les Forces de soutien rapide (FSR), un groupe paramilitaire en guerre contre l’armée régulière.
Selon les autorités soudanaises, les Émirats auraient fourni un appui matériel, militaire et financier aux FSR durant les deux années de conflit. Des accusations que les Émirats arabes unis ont fermement rejetées.
Washington et Londres avaient auparavant exhorté les Émirats et d’autres alliés à cesser tout soutien militaire, quelle qu’en soit la faction, dans cette guerre civile qui a déjà causé des dizaines de milliers de morts et déplacé plus de trois millions de personnes.
Le ministre soudanais de la Défense, Yassin Ibrahim, a confirmé le rappel de l’ambassadeur du Soudan aux Émirats et la fermeture des représentations diplomatiques dans le pays du Golfe. Une réaction similaire est attendue de la part des autorités émiraties.
Cette décision intervient alors que les FSR ont intensifié leurs attaques dans la région de Port-Soudan, jusque-là relativement épargnée. Des combats ont éclaté mercredi dans la ville, bien qu’un calme précaire semblait régner jeudi. L’armée soudanaise a affirmé avoir déjoué une attaque contre la plus grande base navale du pays grâce à des missiles antiaériens ayant intercepté des drones des FSR.
Par ailleurs, lundi, la Cour internationale de Justice a rejeté une plainte du Soudan accusant les Émirats de complicité de génocide. La CIJ a estimé que les Émirats avaient invoqué à juste titre l’article 9 de la Convention sur le génocide, qui les protège contre de telles poursuites.
Depuis le début du conflit en avril 2023, les deux camps – la junte militaire dirigée par Abdel Fattah al-Burhan et les FSR de Mohamed Hamdan Dagalo – sont régulièrement accusés de crimes de guerre.
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