Le ministère ivoirien de la Culture et de la Francophonie veut changer les regards et la perception sur le secteur de l’industrie culturelle et créative, à travers une professionnalisation des acteurs, à travers un décret fixant le statut de l’artiste.
Procédant à l’ouverture du Forum de l’emploi et de l’entrepreneuriat féminin (FEEF), ce vendredi 16 mai 2025, au Palais de la Culture d’Abidjan, la ministre de la Culture et de la Francophonie, Françoise Remarck, a déployé la vision pour les artistes.
La ministre Françoise Remarck a fait observer qu’« on se rend compte qu’il y a parfois un décalage de perception en ce que peut apporter le secteur de la culture et ce qu’est la réalité de la culture en Côte d’Ivoire ».
La Côte d’Ivoire, dira-t-elle, est un pays « culturel, parce qu’il est riche de sa diversité avec 31 régions et des savoir-faire différents, que ce soit dans la gastronomie, dans le pagne tissé, dans l’oralité ou dans la danse. »
Le pays se positionne comme un hub culturel régional et « il faut qu’on sécurise aujourd’hui nos artistes », a déclaré Mme Françoise Remarck, soulignant que « nos artistes ont besoin d’être accompagnés ».
« Nous avons un décret sur le statut de l’artiste (qui permettra) de donner à l’artiste une carte professionnelle », a-t-elle précisé, avant d’ajouter « qu’on veut surtout leur donner la possibilité d’avoir une couverture médicale et une retraite décente »
« Certains m’avaient dit que même lorsqu’ils font leurs démarches administratives pour une carte d’identité et qu’on demande choisissez ce que vous êtes, le mot artiste n’apparaissait pas », a fait savoir la ministre de la Culture.
Changer de paradigme et de perception
« Bien sûr, il faut professionnaliser et réglementer le secteur. Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire, en termes de réglementation est avancée et non travaillons sur la loi sur la musique, la loi sur l’industrie du spectacle », a-t-elle confié.
Pour elle, « cette industrie du spectacle, il faut maintenant l’organiser. Tous les acteurs, tous nos artistes, doivent aujourd’hui pouvoir vivre décemment de leur art et bénéficier de leur cachet, mais il faut professionnaliser et aussi s’adapter. »
La Commissaire générale du FEEF, Mme Sandrine Roland, a fait savoir que durant ces deux jours, plus de 1 000 femmes sont attendues. Selon elle, « le FEEF est l’histoire d’une révolution et des femmes qui refusent les limites. »
Elle a rendu un hommage à la ministre Françoise Remarck, marraine de cette 11e édition du Forum de l’emploi et de l’entrepreneuriat féminin (FEEF), qui fut la toute première conférencière de l’événement en 2014.
Le Forum de l’emploi et de l’entrepreneuriat féminin est un espace « où chaque femme peut découvrir sa force, oser rêver plus grand et construire sa place dans l’économie, la société et la culture » afin de briser les plafonds de verre et prendre toute sa place, a-t-elle partagé.
Cette plateforme « met un accent plus fort notamment sur la formation des femmes, sur la facilitation de l’accompagnement de leurs projets et aussi un accent plus fort sur les actions de solidarité », a-t-elle poursuivi.
Entrepreneuriat et leadership féminin
L’édition 2025 du Forum de l’emploi et de l’entrepreneuriat féminin qui se déroule du 16 au 17 mai 2025, au Palais de la culture de Treichville, dans le Sud d’Abidjan, a eu pour thème « Libre, puissante, conquérante : impossible n’est pas femme ! »
Dans un Keynote speech, Mme Annick Tohé Lasmel, directrice générale du Fonds d’entretien routier (FER) de Côte d’Ivoire, a, à l’ouverture du forum, exposé sur le thème « Créer, inspirer, transformer la puissance du leadership féminin ».
Elle a soutenu que « notre destinée nous appartient. Aucun point de départ ne définit la destination. Chacune d’entre nous peut réinventer son chemin et dépasser les limites ». Car, « la puissance naît de l’audace et du travail ».
« Mon parcours de jeune juriste, il y a 20 ans, à directrice générale du Fonds d’entretien routier, aujourd’hui, fonction à laquelle je n’étais pas du tout prédestinée, est le fruit d’une conviction : croire en soi, la seule compétence ne suffira pas », a-t-elle confié.
Pour elle, « il faut toujours accepter d’apprendre, il ne faut jamais se présenter devant quelqu’un et dire non, je ne sais pas. Il ne faut jamais refuser d’apprendre », et faut affronter les obstacles afin de les transformer en opportunités, et savoir que la réussite est la racine du collectif.
Le Forum a été meublé par une académie des leaders, un Master class sur l’innovation, un panel sur l’Intelligence artificielle (IA) et comment réinventer un nouveau paradigme dans un environnement économique concurrentiel.
AP/Sf/APA