Pour fournir l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique Centrale en café, le géant agro-industriel Nestlé a initié le projet « Nescafé plan », en vue de s’approvisionner en matière première de qualité, et ce en quantité consistante. Cependant, nombreux sont les défis de la filière.
L’atteinte des objectifs de Nestlé en matière d’approvisionnement dépend de la durabilité de la culture du café, en l’occurrence du café vert de la variété Robusta, cultivée en Côte d’Ivoire. Depuis quelques années cependant, la caféiculture ivoirienne est soumise à différentes menaces.
On observe, entre autres, un vieillissement des vergers, des maladies des plantes, les faibles rendements, la compétition avec les autres cultures pérennes plus attractives, ainsi que le changement climatique. Pour encourager les producteurs, le gouvernement ivoirien a fixé le prix du Kg de café 1 500 Fcfa pour la campagne 2024-2025, en hausse de 55%.
Aujourd’hui, le pays est passé du rang de troisième producteur mondial, à celui de quinzième. Le quotidien des producteurs est directement impacté par ces défis. Nestlé Côte d’Ivoire, la filiale du groupe agro-industriel, accompagne les paysans afin de repositionner la filière.
Le Plan Nescafé, une contribution face aux défis
Ce plan traduit l’engagement du groupe pour une agriculture et un approvisionnement durable du café. Il vise à assurer et promouvoir des pratiques responsables qui prennent en compte la protection de l’environnement et le bien-être des producteurs.
Le groupe veut contribuer à améliorer le niveau de vie des producteurs de café, et assurer un approvisionnement durable en café vert de qualité. La filiale ivoirienne va ainsi renforcer la chaîne d’approvisionnement et améliorer les moyens de subsistance pour les communautés dans lesquelles elle opère.
Le Plan Nescafé est mis en œuvre en collaboration avec des organisations locales en Côte d’Ivoire, notamment le Centre national de recherche agronomique (CNRA) et le Conseil du Café-Cacao (CCC, régulateur).
Les équipes de la filiale travaillent également avec le GIZ et Rainforest Alliance, une organisation non gouvernementale internationale, qui organise des sessions de formation pour les formateurs de terrain, afin d’accompagner les producteurs.
Plus de 9,5 millions de plants de café au profit des producteurs
La filiale ivoirienne du groupe agro-industriel a distribué 9 millions 518 612 plants aux producteurs en vue de faire rajeunir leurs vergers et leur assurer une meilleure production. Pour se rendre compte de l’effectivité du projet, une visite a été effectuée le 26 septembre 2024 dans l’une des coopératives concernées.
Sur le terrain, l’entreprise s’appuie sur un certain nombre de coopératives, 45 au total, à travers le territoire national, dans le cadre de l’implémentation de ce projet. Il s’agit de l’Ivoirienne Coopérative Anouanzè du Haut Sassandra (Icahs), située dans la ville de Daloa, dans l’Ouest ivoirien.
Cette coopération, en partenariat avec le groupe agro-industriel depuis 2007, a intégré le projet en 2014. Elle a pu bénéficier de 150 000 plants, selon l’administrateur du groupe, Fabrice Kla, pour qui, « grâce à cela, la production des producteurs s’est améliorée et leur revenu a augmenté ».
Par ailleurs, « nous amenons les producteurs à cultiver d’autres éléments tels le haricot, le maïs, le gombo, afin de protéger le plant de café », explique Soro Kidou, un agronome. Selon lui, ces cultures fonctionnent comme des plants de couverture en protégeant le sol où est cultivé le café.
Elles permettent aux paysans d’avoir des revenus additionnels sur une même parcelle. C’est le cas de Porgho Oumarou qui dispose d’une plantation de 8 ha de café, dans la localité de Petit Yamoussoukro, sur laquelle il s’est assuré une diversité de cultures.
Appui aux communautés
En vue d’encourager les paysans et les coopératives à produire du bon café conformément aux standards internationaux, la filiale a institué des primes, notamment utilisées par les coopératives pour la réalisation de certaines œuvres sociales au bénéfice de leurs communautés.
L’Ivoirienne Coopérative Anouanzè du Haut Sassandra (Icahs), elle, a investi environ 23 millions de Fcfa dans la réalisation d’un forage, ainsi que la construction et la réhabilitation de salles de classe dans les villages de Diarabanan et de Petit Yamoussoukro. Et ce, grâce à cet appui.
Le secrétaire général de l’Icahs, Joachim N’Guessan, a fait observer au sujet du forage, que l’ouvrage a été réalisé pour soulager les femmes du village de Petit Yamoussoukro, qui se rendaient autrefois au marigot, sur une longue distance, pour puiser de l’eau.
L’Icahs a cette opportunité de mener ces différentes actions grâce au coaching par la filiale en matière de gestion et de comptabilité. Ce projet traduit la volonté du groupe agro-industriel d’assurer une agriculture pour un approvisionnement durable du café.
Il vise, en outre, à assurer des pratiques responsables qui prennent en compte la protection de l’environnement et le bien-être des producteurs. Dans ce sens, il a été initié le projet d’agriculture régénératrice dénommé « Pur », lancé en 2023 et qui devrait s’achever en 2028.
Quelque 2 millions 700 000 plants devraient être cultivés, dans le cadre du projet, avec des espèces d’arbres différentes telles que le Framiré, le Fraké et le Teck. Cela dans le but de contribuer à l’agroforesterie en vue de lutter contre la déforestation et le changement climatique.
Un partenariat a été également noué dans le cadre de la lutte contre le travail des enfants, avec International cocoa initiative (Ici), une organisation qui s’attèle à faciliter les conditions d’apprentissage pour les élèves.
AP/Sf/APA